Le plan de Vallaud-Belkacem contre le décrochage scolaire

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Fabienne Cosnay , modifié à
La ministre de l'Education nationale prévoit toute une série de mesures pour ramener les jeunes dans le système scolaire.

C'est une promesse du candidat Hollande : diviser par deux le nombre de jeunes sortant sans qualification du système scolaire d'ici la fin du quinquennat. Un nouveau plan contre le décrochage scolaire a été dévoilé vendredi par la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Dans les colonnes du Parisien, la locataire de la rue de Grenelle annonce un budget de 50 millions d'euros par an pour "traiter à la fois la prévention du décrochage, le raccrochage et la remédiation".

Aujourd'hui, 140.000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ni qualification. Et 620.000 jeunes de 18 ans à 24 ans, considérés comme en grande difficulté, ont "décroché" du système scolaire au fil des ans. "Un chiffre amer", a commenté Manuel Valls, en visite d'un lycée professionnel à Lens aux côtés de la ministre de l'Education nationale.

>>> Quelles sont les principales mesures de ce plan de lutte contre le décrochage scolaire ? 

1 - Une deuxième chance pour les décrocheurs

C'est la principale nouveauté de ce plan. Si un élève sort du système scolaire mais qu'il veut y retourner quelques années plus tard, jusqu'à ses 25 ans, l'Etat s'engage à l'accompagner dans ses démarches en lui trouvant une place dans un lycée, un stage ou une formation adaptés.

"On ne peut plus perdre de vue un jeune sans solution. Celui qui a quitté les bancs de l’école à 16 ans, ou avant, et qui à 20 ans le regrette, pourra demander à être repris en charge. Il aura un rendez-vous dans les 15 jours avec un conseiller du service public d’orientation régional qui construira avec lui une solution de retour, soit sous statut scolaire, soit comme stagiaire de la formation professionnelle, soit en alternance", détaille Najat Vallaud-Belkacem au Parisien.

2 - Développer les micro-lycées

La ministre veut généraliser les structures innovantes, à l'image des micro-lycées ou des écoles de la deuxième chance. Ces établissements s'adressent aux 16-25 ans qui ont arrêté l'école depuis au moins un an et qui veulent se remettre à travailler pour passer le bac, par exemple. Dans ces micro-lycées, les élèves sont au maximum 15 par classe pour permettre un meilleur encadrement. 

3 - Un numéro à disposition des parents

Pour associer davantage les parents à la vie de l'école et au parcours de leurs enfants, le ministère de l'Education nationale met à leur disposition un numéro 0 800 12 25 00 pour obtenir des conseils. 

4 - Un parcours davantage personnalisé

"Les 15 à 18 ans dont le risque de décrochage est avéré se verront proposer un parcours plus personnalisé. "Pris en charge par un tuteur, toujours sous statut scolaire, ils pourront faire un stage de découverte en entreprise, un service  civique, le temps de mûrir un projet et de trouver une solution de formation adaptée", précise Najat Vallaud-Belkacem au Parisien.

5 - Des profs mieux armés

Ce plan met aussi l'accent sur une meilleure prévention du décrochage scolaire. "On va former les enseignants à détecter précocement les difficultés scolaires, associer les parents à cette démarche ... y compris avec des formations à une meilleure connaissance de l'institution scolaire pour ceux qui en éprouvent le besoin", indique Najat Vallaud-Belkacem.

La formation des personnels de l'éducation intégrera un module sur le décrochage. Des cours vidéo en ligne pour des jeunes en difficulté seront développés, en soutien d'une reprise de cours dans un établissement classique ou innovant.