Le pape a canonisé dimanche deux Français

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avec AFP
Ces personnalités vont rejoindre la liste des milliers de saints reconnus au fil des siècles.

Le pape François a canonisé dimanche sept personnes dont deux Français - une carmélite décédée en 1906 et un frère assassiné durant la Révolution française - ainsi qu'un très populaire curé argentin qui a dédié sa vie aux exclus. Ces personnalités vont rejoindre la liste des milliers de saints reconnus au fil des siècles.

Seule femme canonisée, la Française Elisabeth de la Trinité est une jeune carmélite contemplative née en 1880 près de Bourges (centre de la France) et décédée à 26 ans d'une maladie. Musicienne de talent, Elisabeth Catez entre au carmel à Dijon (centre-est) à l'âge de 21 ans, après avoir vaincu les réticences de sa mère qui la poussait à mener une vie mondaine. Cette mystique a écrit plusieurs centaines de lettres à ses proches, un journal intime, des poèmes, quatre traités spirituels, mais aussi une prière au "Dieu Trinité" trouvée dans ses papiers après sa mort et aujourd'hui traduite dans une cinquantaine de langues.

"Avec son langage spontané, elle a mis toute son ardeur dans sa vocation et peut parler aux personnes à la recherche de l'intimité avec Dieu", résume l'archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath. Elle doit sa béatification au miracle touchant une enseignante de religion belge, qui a a affirmé avoir été subitement guérie d'une maladie orpheline à son arrivée au carmel de Dijon.

Davantage en prise active avec la société, le Français Salomon Leclercq, également canonisé dimanche, avait rejoint les Frères des écoles chrétiennes, une congrégation laïque vouée à la formation des jeunes, souvent défavorisés.  Né à Boulogne-sur-Mer (nord) dans une famille de marchands, Guillaume Nicolas Louis Leclercq (1745-1792) devient professeur à 23 ans et prononce ses voeux à 27 ans. Devenu Frère Salomon, il s'occupera des novices, dirigera un grand complexe éducatif de 1.000 étudiants, enseignera les mathématiques et deviendra secrétaire personnel du supérieur général de sa congrégation (fondée en 1682 par le Français Jean-Baptiste de La Salle). 

Puis la Révolution, anticléricale, éclate. Il refuse de prêter serment en faveur de la Constitution civile du clergé. Il sera arrêté en août 1792 avec d'autres religieux "réfractaires" et enfermé dans le couvent des Carmes de Paris. Le 2 septembre, avec 188 autres ecclésiastiques, il est massacré à l'épée. Tous ces martyrs ont été béatifiés en 1926 par le pape Pie XI. 224 ans après sa mort, "il donne une leçon d'une grande intégrité et de loyauté", au sacrifice de sa vie, estime Frère Rodolfo Cosimo Meoli qui a défendu sa cause. Le Vatican a reconnu dans son dossier le caractère "inexpliqué" de la guérison d'une fillette vénézuélienne de cinq ans mordue par un serpent.