Le ministère de la Justice a perdu une lithographie de Chagall

Les travaux de rénovation de l'Hôtel de Bourvallais pourraient être l'occasion de remettre la main sur certains objets manquant à l'appel.
Les travaux de rénovation de l'Hôtel de Bourvallais pourraient être l'occasion de remettre la main sur certains objets manquant à l'appel. © PATRICK KOVARIK / AFP
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Chloé Triomphe, édité par Romain David
La Chancellerie s’est lancée dans un véritable jeu de piste pour retrouver des œuvres d'art prêtées au ministère au fil du 20ème siècle, désormais introuvables, et parmi lesquelles se trouve une impression de Marc Chagall.
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Une chasse à l'œuvre d'art assez inhabituelle se déroule en ce moment dans les locaux du ministère de la Justice. Les employés y recherchent des toiles, parfois de maître, des tapisseries ou encore du mobilier prêtés par des institutions culturelles, et qui ont… disparu. Parmi ces œuvres figurent notamment une table basse de Philippe Starck et surtout une lithographie représentant un bouquet de fleurs peint par Marc Chagall, et prêtée à la chancellerie en 1965.

Sans laisser de trace. Tous ces objets d'art, entrés parfois dans les locaux de la place Vendôme au début du 20ème siècle pour décorer salons et bureaux, sont aujourd'hui introuvables. Et la recherche interne lancée dans tous les services ressemble fort à une bouteille à la mer avec ce message : "si par un heureux hasard, vous en retrouviez un ou aviez des informations sur son dernier emplacement, faites le savoir !"

Interrogés, plusieurs anciens gardes des Sceaux affirment n'avoir aucun souvenir du fameux Chagall supposé orner le ministère depuis quarante-trois ans. L'ancienne ministre Marylise Lebranchu, en poste à la Chancellerie entre 2000 et 2002, précise qu'étant particulièrement sensible à ce peintre, elle l'aurait sans aucun doute remarqué.

Un petit souvenir à... 50.000 euros. Ces histoires de toiles qui disparaissent hantent les couloirs du ministère. Un ancien conseiller de Rachida Dati raconte ainsi qu'il a de justesse découragé l'un de ses prédécesseurs de partir avec un petit souvenir qu'il avait mis de côté : une toile à 50.000 euros. Alors que l'Hôtel de Bourvallais est en plein travaux et pour de longs mois, la Chancellerie espère que certaines des œuvres manquantes pourraient resurgir par miracle des cartons. Sinon, il faudra se résoudre à l'hypothèse beaucoup plus gênante que le personnel s'est servi au fil des années.