Le cas Vincent Lambert les a fait réfléchir

De plus en plus de personnes se pressent dans les associations qui promeuvent la rédaction de directives de fin de vie.
De plus en plus de personnes se pressent dans les associations qui promeuvent la rédaction de directives de fin de vie.
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Damien Brunon et Eve Roger , modifié à
INFO E1 - De plus en plus de personnes se rapprochent d'associations pour donner des directives sur la fin de leur vie.

L’INFO. Jeudi, le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative en France, va se pencher sur l'affaire Vincent Lambert. Ce trentenaire, en état végétatif chronique depuis cinq ans suite à un accident de la route, est pris en tenaille entre la volonté de sa femme de le laisser partir et celle de ses parents qui veulent le maintenir en vie contre l'avis des médecins. Conséquence de ce conflit familial : beaucoup s'interrogent sur les fameuses directives anticipées qu'aurait pu remplir Vincent Lambert et qui aurait évité à sa famille de se déchirer sur la question. L'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qui les promeut depuis plusieurs années, est assailli de demandes, selon les informations d’Europe 1.

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Un boom des adhésions. Près de 1.200 nouvelles adhésions en 15 jours, les coups de fil sont incessants. Jamais l'ADMD n'a été autant sollicitée. Selon Jean-Luc Roméro, le président de l’association, l’affaire Vincent Lambert a réveillé les consciences. “Ça a affolé beaucoup de gens. C’est pour ça que le standard ici a été débordé. Même le personnel administratif devait répondre pour rassurer les gens”, confirme-t-il.

L'inquiétude est telle que même ceux qui font partie de l'association et qui ont déjà donné leurs directives anticipées se demandent si elles sont bien à jour. Car, précision importante : il faut les renouveler tous les trois ans.

Des personnes de plus jeunes en plus jeunes. Du côté des nouveaux inscrits, on se demandent comment remplir ces directives. Faut-il un formulaire ou tout écrire sur papier libre ? Faut-il donner ses directives à son médecin ou à une personne de confiance ? “Les deux”, répond Véronique, qui confirme l'inquiétude des derniers jours, petite mine à l’appui. “Vincent Lambert est jeune. Donc des personnes beaucoup plus jeunes que d’habitude appellent pour être informées sur les directives anticipées”, détaille-t-elle.

C'est le cas de Céline qui a interpellé l'association. L'affaire Lambert l'a fait réfléchir. “A partir du moment où la maladie est incurable, à partir du moment où quatre ou cinq critères précis ne seraient plus remplis, comme se lever, se nourrir, échanger ou ne pas souffrir, à ce moment-là, j’aimerais que ça aille très vite”, énumère celle qui n’a pourtant que 41 ans. “Mais, c’est très personnel”, ajoute-t-elle.

A l’heure actuelle, les directives ne sont pas contraignantes, et la personne de confiance à qui on les a données n'a qu'un rôle consultatif. La futur loi sur le sujet devrait faire évoluer ces deux éléments.

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