L'avocat de la famille d'Adama Traoré demande une reconstitution des faits

Selon une expertise, le jeune homme est mort par asphyxie mais sa cause reste à établir.
Selon une expertise, le jeune homme est mort par asphyxie mais sa cause reste à établir. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Plus d'un an et demi après la mort d'Adama Traoré, l'avocat de la famille d'Adama Traoré a demandé vendredi une reconstitution des faits.

L'avocat de la famille d'Adama Traoré, mort à l'été 2016 lors de son interpellation par les gendarmes, a demandé vendredi une reconstitution des faits en raison, selon lui, de divergences dans les déclarations des pompiers récemment auditionnés, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche de l'enquête.

En position latérale de sécurité à l'arrivée des pompiers ? Il réclame ainsi la convocation de toutes les personnes présentes à la gendarmerie de Persan, dans le Val-d'Oise, le 19 juillet 2016 entre 17h30 - quand arrive le véhicule transportant Adama Traoré depuis la ville voisine de Beaumont-sur-Oise - et 19h05 - quand a été constaté son décès -, selon la demande d'acte dont l'AFP a eu connaissance. L'expertise doit permettre d'établir si Adama Traoré était ou non placé en position latérale de sécurité à l'arrivée des pompiers et déterminer quelles difficultés les secours ont pu rencontrer pour entrer dans l'enceinte de la gendarmerie, ce qui aurait pu retarder leur intervention, a détaillé la source proche de l'enquête.

La cause de l'asphyxie encore à établir. Selon une expertise, le jeune homme est mort par asphyxie mais sa cause (fragilité cardiaque ou compression thoracique lors de l'intervention des gendarmes) reste à établir. Pour sa famille, cette expertise a clos les débats : Adama Traoré est mort, selon eux, des suites d'un "plaquage ventral", la technique controversée employée par les gendarmes pour le maîtriser. Les médecins, pour leur part, relient cette asphyxie à des fragilités de santé antérieures déclenchées "à l'occasion d'un épisode d'effort et de stress", sans conclure sur la responsabilité du geste des militaires.

Ce décès avait entraîné plusieurs nuits d'émeute à Beaumont-sur-Oise, ville de la grande banlieue parisienne où vit la famille Traoré. L'affaire a été dépaysée à Paris à la demande de l'avocat de la famille Traoré, qui reprochait au procureur de Pontoise de l'époque une communication "partielle et partiale".