L'avocat de Cantat brandit la "lettre de suicide" de son ex-femme

L'avocat de Bertrand Cantat estime qu'"il n'y a rien", dans la lettre.
L'avocat de Bertrand Cantat estime qu'"il n'y a rien", dans la lettre. © XAVIER LEOTY / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Dans une lettre lue par Me Antonin Lévy, Krisztina Rady accuse une femme de l'avoir "fait souffrir". 

Des extraits d'un message laissé par l'ex-épouse de Bertrand Cantat avant de se donner la mort ont été rendus publics lundi par l'avocat du chanteur qui a évoqué des "mensonges" en réponse à la réouverture de l'enquête sur le suicide.

Me Antonin Lévy a dévoilé sur le plateau de la chaîne BFMTV des extraits de cette lettre laissée par Krisztina Rady avant de se suicider en 2010. Elle y qualifie Cantat de "dépositaire exclusif de souffrance" mais elle accuse également une femme dont les courriers sont à l'origine de la nouvelle plainte d'avoir "dit trop de mal" sur elle et de l'avoir "fait souffrir".

Une plainte déposée par la présidente d'une association féministe. La procureure de Bordeaux a confirmé en matinée que l'enquête avait été rouverte sur le suicide pour vérifier "des éléments" transmis par la présidente d'une association féministe. Le 18 janvier, "la présidente de l'association Femme libre a déposé une plainte tendant à démontrer 'que le suicide en date du 10 janvier 2010 de Mme Kristina Rady épouse Cantat était en relation avec des violences physiques et psychologiques'", écrit la procureure. 

Pour Yael Mellul, qui a déposé la plainte, "ces éléments" sont des messages qu'elle a échangés sur internet avec "la compagne d'un ancien membre de Noir Désir" allant dans le même sens que de précédentes accusations de violences visant Bertrand Cantat rapportées par Le Point fin novembre 2017.

Elle a porté plainte, comme une première fois en 2014, pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner". La procureure a toutefois précisé que la réouverture de l'enquête ne devrait pas "remettre en question" les premières conclusions qui avaient mis hors de cause le chanteur.

"On ne peut pas laisser dire tous les mensonges". "La famille de Mme Rady a été contrainte, et vraiment ce n'était pas de gaieté de cœur, de venir dévoiler les termes (de la lettre). Quand on dévoile les derniers mots d'un suicidé c'est pas par plaisir, mais parce qu'à un moment on ne peut pas laisser dire tous les mensonges", s'est insurgé Me Antonin Lévy.

Il a montré une lettre de deux pages et en a cité deux extraits. "Merci aux cris incessants et aux accusations de Bertrand, dépositaire exclusif de souffrance", affirme la première phrase de Krisztina Rady lue par l'avocat. "Elle a dit trop de mal sur moi, m'a fait trop souffrir", souligne le deuxième extrait, en référence à la femme qui a échangé avec Yael Mellul.

"Parfois la raison pour laquelle on ne trouve rien, c'est qu'il n'y a rien", a martelé Me Lévy.

Plusieurs concerts annulés. Bertrand Cantat a progressivement repris son activité publique de chanteur à partir de 2010. Mais sa tournée 2018 suscite des réactions hostiles, certains voyant en lui un symbole des violences faites aux femmes. Ces pressions ont abouti à l'annulation de plusieurs concerts et participations à des festivals.

Krisztina Rady, qui a eu deux enfants avec Bertrand Cantat, s'est suicidée en janvier 2010 au domicile conjugal à Bordeaux. Le chanteur, libre depuis octobre 2007 après avoir purgé sa peine pour des coups mortels sur l'actrice Marie Trintignant en 2003, avait été mis hors de cause dans ce suicide.