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P.P. , modifié à
Alors que la police belge aurait peut-être pu mettre la main sur Salah Abdeslam deux jours après les attentats de Paris, un ancien membre de la DGSE fustige la lenteur des procédures de perquisitions. 
INTERVIEW

L'ennemi public n°1 aurait échappé de très peu à la police belge. Deux jours après les attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam se trouvait vraisemblablement dans une habitation de Molenbeek selon Her Laatste Nieuws. Les services de renseignement l'auraient localisé dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16. Mais la police belge ne serait pas intervenue car leur Code pénal n'autorise pas les perquisitions entre 21h et 5h du matin, sauf en cas de flagrant délit ou d'incendie.

"Lamentable". "Si c'est vrai, on est face au raté le plus lamentable de l'histoire judiciaire belge", a déclaré dans Europe midi Claude Moniquet, un ancien membre de la DGSE. "Aucune explication ne tient. La perquisition est possible en cas de flagrant délit. Or, on a quelqu'un qui est recherché pour participation à des attentats terroristes, qui est suspecté d'être armé, donc la flagrance est avérée. On n'a pas besoin d'aller réveiller un juge pour l'établir", estime l'expert en terrorisme. "Et même le juge qu'on a été trouvé ne s'est pas pressé pour délivrer le mandat de perquisition", a-t-il ajouté. 

Un loupé… de plus ? "C'est tellement incroyable qu'on a du mal à y croire", s'insurge le président du centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité. "Il est très clair que ni la presse belge, ni le gouvernement ne pourront faire l'économie de cette remise en cause. Ce loupé viendrait s'ajouter à toute une série d'autres choses comme le manque de communication entre les services de renseignement belges et français", remarque le spécialiste. "C'est la cerise sur le gâteau. Si ça a été jusque là, la Belgique porte une lourde responsabilité", conclut Claude Moniquet.

Salah Abdeslam est toujours en fuite et activement recherché. Un appel à témoins est toujours lancé.

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