L'agglomération de Melun condamnée pour la pollution d'un incinérateur

Les juges ont condamnée mardi la ville de Melun à 250.000 euros d'amende, dont 50.000 avec sursis. Image d'illustration.
Les juges ont condamnée mardi la ville de Melun à 250.000 euros d'amende, dont 50.000 avec sursis. Image d'illustration. © BORIS HORVAT / AFP
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avec AFP
Melun a été condamnée mardi pour "mise en danger d'autrui" et "poursuite d'une installation classée non conforme". 

Après plus de quinze ans de procédure, les riverains d'un incinérateur de Seine-et-Marne qui recrachait des fumées surchargées en dioxines ont remporté une victoire "historique" : l'agglomération de Melun, exploitant, a été condamnée mardi à une lourde amende pour "mise en danger d'autrui".

Une décision "historique". "C'est la première fois que des victimes obtiennent réparation du préjudice lié au dysfonctionnement d'un incinérateur", a souligné l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage, qui défendait ces riverains avec Pierre-Olivier Sur. Tous deux ont salué une décision "historique".

Une dizaine de morts à cause de cancers. Créé en 1974, cet incinérateur d'ordures ménagères implanté à Vaux-le-Pénil recrachait au-dessus des jardins et des toits des fumées surchargées en dioxines, des polluants organiques très toxiques. Impossible à moderniser, il avait fermé en juin 2002. Pascale Coffinet, maire du village de Maincy qui se trouvait sous les vents dominants de l'installation, avait porté plainte en 2003, alarmée par les résultats d'analyses qu'elle avait fait pratiquer sur son propre sang et sur les œufs de ses poules. Les contaminations humaines se font essentiellement par le biais de l'alimentation (laits, oeufs...). Quelque 165 riverains lui avaient emboîté le pas. Parmi eux, une dizaine sont morts de cancers  ces dernières années, notamment de "lymphomes non hodgkiniens", qui se développent à partir de cellules du système lymphatique, selon les parties civiles. Une dizaine d'autres en souffrent.

250.000 euros d'amende. L'agglomération avait finalement comparu devant le tribunal correctionnel de Paris en novembre et décembre pour "mise en danger d'autrui" sur une période restreinte, de janvier 1999 (date d'un premier arrêté préfectoral enjoignant l'exploitant à se mettre aux normes) à juin 2002, date de fermeture de l'installation. Mardi, les juges l'ont condamnée à 250.000 euros d'amende, dont 50.000 avec sursis, pour ce délit ainsi que pour "poursuite d'une installation classée non conforme", la préfecture ayant en vain mis en demeure l'exploitant de mettre aux normes l'incinérateur avant mars 2002.