Lafarge en Syrie : trois cadres mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste"

© THOMAS SAMSON / AFP
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avec Agences , modifié à
Trois cadres du cimentier français Lafarge sont soupçonnés d'avoir indirectement financé des organisations terroristes en Syrie.

Trois cadres du cimentier Lafarge, soupçonné d'avoir indirectement financé des organisations djihadistes, dont le groupe État islamique, pour se maintenir en Syrie malgré la guerre, ont été mis en examen vendredi. Bruno P., directeur de l'usine de 2008 à 2014, et Jean-Claude V., directeur sûreté chez Lafarge, ont été mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie d'autrui". Frédéric J., directeur du site à partir de l'été 2014, avait été mis en examen un peu plus tôt dans la journée.

L'enquête interne confirme. L'enquête porte sur les conditions dans lesquelles le groupe français - absorbé en 2015 par le Suisse Holcim pour former legéant du ciment LafargeHolcim - a maintenu en 2013-2014 ses activités en Syrie dans une zone de conflit, tenue notamment par l'organisation de l'Etat islamique (Daech). Une enquête interne a confirmé que de l'argent avait été versé à des groupes armés. La filiale syrienne de Lafarge LCS est également soupçonnée d'avoir utilisé du pétrole provenant de territoires contrôlés par Daech.

Les anciens directeurs de LCS Bruno P. et Frédéric J. ont été mis en examen pour financement du terrorisme, mise en danger d'autrui et violation de la réglementation relative aux relations financières avec l'étranger, précise-t-on de source judiciaire. Frédéric J.a été placé sous contrôle judiciaire. Un juge des libertés et de la détention a été saisi pour statuer sur le placement en détention provisoire de Bruno P., requis par le parquet de Paris. Le troisième homme, Jean-Claude V., responsable de la sécurité du groupe et toujours salarié de LafargeHolcim, a été mis en examen pour financement du terrorisme et mise en danger d'autrui et placé sous contrôle judiciaire.