LA QUESTION SEXO - Je ne jouis que dans une seule position, pourquoi ?

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Catherine Blanc , modifié à
Sexuellement, Julien est comblé avec sa compagne, mais le quadragénaire s'interroge sur son incapacité à jouir en dehors d'une seule position. La sexologue et psychanalyste à Paris, Catherine Blanc, lui répond, jeudi, sur Europe 1.

En couple depuis quatre ans avec sa compagne, Julien se satisfait d'une relation plutôt épanouie sexuellement. Mais le quadragénaire s'interroge malgré tout sur une particularité : il ne comprend pas pourquoi il n'arrive à jouir que dans une seule position avec elle. Sur Europe 1, la psychanalyste et psychologue à Paris Catherine Blanc lui apporte des éléments de réponse dans l'émission Sans Rendez-vous sur Europe 1, jeudi.

La question de Julien, 40 ans

"Avec ma copine, nous sommes ensemble depuis quatre ans. Sexuellement, ça se passe relativement bien, mais j'ai juste remarqué une chose : je n'arrive à jouir que dans une seule position. Comment l'expliquer ?"

La réponse de Catherine Blanc

"Ça se comprend. C'est assez classique, ça ne veut pas pour autant dire qu'il n'y a pas d'autres positions qui fonctionnent, que ça ne pourrait pas virer à autre chose pour donner la possibilité à la relation de faire aboutir la sexualité. Et pour parvenir à cette éjaculation et pas simplement assurer une mécanique qu'il faut mettre en route pour arriver à son terme.

On dirait qu'il fait l'amour, qu'il fait l'amour, qu'il fait l'amour, et puis, à un moment, qu'il faut se mettre dans LA position pour y arriver. C'est un peu mécanique, ça sort de la relation et de l'excitation avec l'autre, de manière masturbatoire. Il s'agit de trouver la position qui fait qu'à ce rythme-là, à tous les coups ça marche, 'comme si je me masturbais'."

Est-ce une histoire de position physique ? D'excitation visuelle ?

"Ça dépend, ça peut être les deux éléments, ou seulement l'un. Cela relève de ce qui se joue dans la relation : par exemple, il peut avoir la vision de son visage, de ses seins, de ses fesses et c'est ce qui va donc être hyper excitant. Ça peut être parce qu'il se sent plus contenu, ou il peut être plus actif et moins dans la dépendance à l'autre, en quelque sorte. Donc il re-provoque le rythme qui participe de sa masturbation, pour arriver jusqu'à l'éjaculation."

Y a-t-il des positions qui permettent de jouir plus facilement pour l'homme ? 

"Fondamentalement, il y a toutes les positions où l'homme est en tranquillité et dominant, c'est-à-dire la position du missionnaire. Dans cette position, il sait exactement ce qu'il fait et il va avoir son rythme, en se frottant plus ou moins et en étant plus autonome. Là, c'est plutôt pour une histoire de mécanique et peut-être une position de domination. Sinon, il y a toutes les positions où la femme est de dos, parce que c'est la vision des fesses qui va exciter. L'homme peut aussi se coincer entre ses fesses pour être plus contenu. Ça peut être extrêmement excitant. C'est un ensemble de fantasmes et un ensemble de techniques où l'homme se sent contenu."

Julien doit-il chercher à faire autrement ou peut-il s'en contenter ?

"Dans la mesure où ça convient aussi à sa compagne, tout va bien. Ce qui est plus problématique, c'est quand il y a une jolie relation entre les deux mais qu'à un moment, 'je te mets comme ça, parce que moi je vais aller jusque-là'. C'est toute la partie où sa compagne n'est plus dans la relation, mais n'est plus qu'un moyen.

Même si ce n'est pas acrobatique, si vous avez le sentiment que vous n'êtes plus dans la relation, si vous n'êtes plus qu'utilisé(e), si vous êtes observateur ou observatrice d'une situation qui vous échappe, cela vous fait complètement sortir de l'érotisation de la relation. Ce n'est pas problématique en soi, mais ça peut l'être pour le couple et cette femme, si elle s'y ennuie. Elle peut avoir l'impression que tout ce qu'elle offre en dehors (sa façon de bouger, de le regarder, d'être active) n'amène jamais la jouissance, et qu'il n'y a que quand il fait son petit scénario qu'il est amené à la jouissance. Ça peut créer un désordre dans la relation, un doute et un manque de confiance pour elle, dans la mesure où elle se sent peu participante de cette partie-là de la sexualité."