La légalisation du cannabis peut faire augmenter la consommation

L'étude porte sur la consommation du cannabis aux États-Unis et en Uruguay.
L'étude porte sur la consommation du cannabis aux États-Unis et en Uruguay. © MIGUEL MEDINA / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans certains cas, la légalisation du cannabis entraîne une baisse de la perception des risques liés à la consommation.

La légalisation du cannabis peut faire augmenter la consommation, selon une étude de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj) et de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) présentée vendredi. L'étude Cannalex porte sur les expériences de régulation du cannabis lancées en 2012 dans les États américains du Colorado et de Washington, ainsi qu'en Uruguay depuis cet été. Ces trois États ont mis en place des processus de légalisation du cannabis à titre récréatif et personnel, en autorisant, sous certaines conditions, la détention mais aussi la production et la diffusion du cannabis.

Situations contrastées. Dans les deux États nord-américains étudiés, "dans les plus jeunes générations, la légalisation du cannabis n'a pas stimulé la consommation de cannabis, qui se maintient cependant à un niveau élevé", souligne l'étude. "On relève, en revanche, une hausse des prévalences d'usage de cannabis parmi les adultes", particulièrement marquée chez les consommateurs occasionnels et réguliers de plus de 25 ans. "En Uruguay, la situation épidémiologique s'avère moins nuancée : tous les indicateurs de consommation sont orientés à la hausse (expérimentation, usage dans l'année, usage dans le dernier mois), y compris parmi les plus jeunes", révèle l'étude.

Baisse de la perception du risque. Ce phénomène entraîne de nouveaux problèmes sanitaires, selon l'étude qui souligne notamment "une hausse importante des cas d'hospitalisation liés à des intoxications cannabiques présumées dans les deux États nord-américains". Elle constate également une baisse de la perception du risque, avec une augmentation des cas de conduite après un usage de cannabis et un recul des demandes de traitement chez les plus jeunes. Selon Ivana Obradovic, directrice adjointe de l'OFDT et coauteure de l'étude, cette étude "ne permet pas de préjuger des effets d'une éventuelle légalisation au sein de l'Union européenne, et donc en France, où les contextes d'usage du cannabis s'avèrent différents, mais elle apporte des éléments scientifiques utiles au débat public".