La LDH s'inquiète d'un "état d'urgence en permanence"

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N.M. avec AFP , modifié à
La Ligue des droits de l'homme s'est alarmée mardi de la "précipitation" avec laquelle plusieurs décisions ont été prises par l'Etat suite aux attentats de vendredi.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) s'est inquiétée mardi de l'instauration d'un "état d'urgence en permanence" après le discours de François Hollande devant le Congrès, en déplorant une "logique de guerre" néfaste aux libertés individuelles.

"Précipitation". "La LDH exprime son inquiétude face à des projets délibérés sur injonction, dans la précipitation et usant de l'émotion provoquée par les attentats commis", affirme la Ligue dans un communiqué. Elle déplore également que ces mesures, "loin d'être limitées dans le temps, vont s'inscrire dans la durée comme l'actuel état d'urgence".

Le contenu de la réforme trop "peu" précisé. Le président a annoncé lundi des mesures concernant une prolongation de l'état d'urgence pour trois mois mais aussi l'éventuelle déchéance de nationalité pour les binationaux nés français, la mise en place de contrôles coordonnés aux frontières de l'Union européenne, la formation d'une garde nationale constituée de réservistes et une réforme constitutionnelle. Mais outre "le peu de précisions" quant au contenu de ces réformes, la LDH regrette "la rapidité avec laquelle le Parlement est sommé de les entériner".

L'Etat de droit remis en cause ? "La logique de guerre qu'il a mise en avant conduit à modifier en profondeur plusieurs aspects de l'Etat de droit", estime la LDH, notamment "la Constitution, la procédure pénale ou les règles de la nationalité". "Le pouvoir exécutif entend imposer sa vision d'une démocratie" où lui-même "l'emporte sur les autres pouvoirs et sur les libertés individuelles", ajoute la LDH, qui déplore qu'"une seule alternative" soit proposée, entre "un pouvoir fort ou le terrorisme, sans se préoccuper d'assurer la cohésion sociale et l'égalité des droits".