La justice ordonne à la prison de Sequedin de se débarrasser de ses rats

La dératisation entamée en février ne va pas assez vite au goût des détenus et de la justice.
La dératisation entamée en février ne va pas assez vite au goût des détenus et de la justice. © Sanjay Kanojia / AFP
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avec AFP , modifié à
Un détenu avait saisi la justice pour dénoncer les conditions de vie déplorables à cause des rats qui pullulent, de la cour jusque dans les douches.

La justice a ordonné mardi à l'administration pénitentiaire de redoubler d'efforts pour éradiquer les rats de la prison de Sequedin, dans le Nord, et de changer de cellule un détenu qui l'avait saisie pour dénoncer la présence de rongeurs dans cette maison d'arrêt.

Dignité affectée. "Comme le montrent les photos produites à l'instance, des rats circulent aux abords de l'établissement, à proximité des cours de promenade, aux endroits où des détritus jetés par certains détenus depuis la fenêtre de leur cellule s'amoncellent", indique l'ordonnance du tribunal administratif de Lille. "Une telle situation, à laquelle (le détenu) ne peut pas se soustraire, affecte sa dignité, ainsi que celle de l'ensemble des détenus, et est de nature à engendrer un risque sanitaire pour l'ensemble des personnes fréquentant l'établissement, constituant par là même une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale", détaille le juge des référés.

Accélérer la dératisation. Si l'administration pénitentiaire de Sequedin a "pris la mesure de cette situation" dès février et "a commencé d'y porter remède", le tribunal lui ordonne "de procéder à la détermination des mesures nécessaires à l'éradication des rats", en mettant en place un diagnostic pour évaluer l'ampleur du problème, et en intensifiant si nécessaire une opération de dératisation débutée la semaine dernière.

Des rats dans la douche. "Mon client mange avec des rats dans sa cellule, il prend sa douche avec des rats morts, l'eau de sa douche pue à cause des rats dans les canalisations, les rats se promènent aussi dans la cour où il fait sa promenade", avait affirmé son avocat Me Olivier Cardon jeudi dernier, jour de l'audience.