La France ne lutte pas assez contre la traite des êtres humains

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Une prostituée au bois de Boulogne. L'exploitation sexuelle est considérée comme une traite d'êtres humains. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP , modifié à
La Commission nationale consultative des droits de l'Homme a publié jeudi un rapport sur la traite des êtres humains e nFrance.

La France ne lutte pas suffisamment contre la traite des êtres humains, un sujet qui reste mal connu et ne se limite pas à l'exploitation sexuelle, souligne la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) dans un rapport publié jeudi.

Des enfants contraints à voler ou mendier. Adultes ou enfants contraints de se prostituer, esclaves domestiques, migrants exploités dans des ateliers clandestins, mineurs contraints à la mendicité ou à la délinquance pour le compte d'autrui ... La traite recouvre des réalités très diverses. "Si l'exploitation sexuelle est une forme importante d'exploitation, elle ne recouvre pas l'ensemble des phénomènes", insiste l'institution, composée de 64 représentants syndicaux, associatifs ou personnalités qualifiées. "Loin des idées reçues, l'esclavage moderne existe dans notre pays, de même que le travail forcé de personnes vulnérables, et que nombre d'enfants et d'adolescents sont contraints à mendier ou à voler". 

Un plan d'action peu appliqué. Or, "la France n'est toujours pas dotée d'une politique publique à part entière de lutte contre la traite et l'exploitation des êtres humains", dénonce l'institution. Un plan d'action national a certes été lancé en 2014, qui a confié à la CNCDH le mandat de rapporteur national indépendant. Mais "bon nombre de mesures n'ont à ce jour pas été mises en place", estime cette dernière.

Poursuivre les auteurs de la traite. Pour la CNCDH, pour faire évoluer la situation, les pouvoirs publics doivent mener et financer des actions coordonnées, en poursuivant les auteurs de la traite et démantelant les réseaux, et en protégeant et prenant en charge les victimes, en particulier les mineurs qui "doivent toujours être considérés comme victimes, et non comme 'délinquants' ou 'migrants irréguliers'".