La direction de "L'Obs" veut supprimer 40 postes, Rue89 en première ligne

L'hebdomadaire a vu ses ventes reculer de 13% en 2015.
L'hebdomadaire a vu ses ventes reculer de 13% en 2015. © CLEMENS BILAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le plan de départs volontaires vise en particulier la rédaction de Rue89, qui verra son effectif passer d'une dizaine de postes à quatre. 

La direction de L'Obs a présenté aux salariés un plan de départs volontaires portant sur une quarantaine de postes qui touche particulièrement le site Rue89.

De dix postes à quatre. Ce projet, qui vise à ramener les effectifs à 143 postes contre 185 aujourd'hui, sera négocié à partir de lundi avec les représentants du personnel. Des objectifs de réduction de postes par services ont été présentés aux salariés. Le site Rue89, racheté début 2012 par le groupe, devrait voir passer ses effectifs d'une dizaine de postes à quatre (3 rédacteurs et un chef des infos), recentrés sur les sujets de société. Le site sera complètement absorbé sur le plan juridique à partir de janvier 2017. Déficitaire depuis sa création, ce pionnier des sites d'info avait déjà vu sa rédaction réduite d'un tiers fin 2015 et était devenu un simple onglet sur le site de son propriétaire.

Suppression de RTT. "La situation économique de notre journal, comme malheureusement celle de nombreux autres newsmagazines en France et à l'international, n'est plus viable sans une large remise à plat de toute notre organisation, au service de choix éditoriaux plus affirmés", déclare la direction du magazine dans un courriel envoyé à la rédaction. L'hebdomadaire a vu ses ventes reculer de 13% en 2015, avec 401.000 exemplaires diffusés en moyenne. La direction, qui avait annoncé avant l'été un plan d'économies de 5 millions d'euros, a présenté jeudi dernier les détails de ce plan en interne : elle vise 3,6 millions d'euros d'économies sur la masse salariale et 1,1 million sur les frais de gestion. Elle prévoit un nouvel aménagement du temps de travail avec la suppression de neuf RTT par an.

"Préserver le cœur de notre journal". "Si l'objectif des départs volontaires n'est pas atteint, la direction n'exclut pas des départs contraints", a indiqué une source interne à l'AFP. Selon le courriel des dirigeants, la réorganisation vise à "préserver le cœur de notre journal", "créer des marges de manœuvre" pour pouvoir investir et "rassembler toutes nos forces aujourd'hui trop dispersées sur le numérique". Le numérique, le service société et le supplément Téléobs sont les plus touchés par les suppressions de postes tandis que certains services sont préservés comme la politique, débats, enquête ou culture, dit-on de source interne.