La Cour de révision saisie du cas Loïc Sécher

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Condamné à 16 ans de prison pour un viol qu'il a toujours nié, l'ouvrier agricole va voir son dossier rééxaminé par la justice.

La Cour de révision, seule juridiction habilitée en France à réviser les condamnations pénales, a été saisie lundi du cas Loïc Sécher, un ancien ouvrier agricole aujourd'hui âgé de 47 ans, condamné en 2003 à 16 ans de réclusion criminelle pour viols, tentatives de viol et agressions sexuelles sur mineure par la cour d'assises de Loire-Atlantique. Concrètement, Loïc Sécher demande à la commission de révision des condamnations pénales d’annuler sa peine, dans le cadre d’une requête en révision.

La juridiction a, en revanche, rejeté sa demande de suspension de peine. "On peut espérer que le cauchemar de Loïc Sécher va prendre fin", après neuf ans de détention, s'est réjoui son avocat, Me Eric Dupond-Moretti, évoquant toutefois "une demi-victoire", car "de façon inattendue, il reste en prison".

La commission de révision justifie sa décision par le fait qu'à plusieurs reprises lors de ses auditions, la victime présumée "a mis hors de cause Loïc Sécher". Les magistrats ont estimé que les premières dépositions de la victime étaient d'autant plus sujettes à caution que des vérifications effectuées par les enquêteurs ont montré qu'elle "pouvait parfois fabuler" et accuser à tort certaines personnes. Ainsi, il est attesté que la jeune fille avait déjà "inventé une agression".

"L’affaire Sécher" avait pris une nouvelle tournure en avril 2008 quand Emilie, son accusatrice, âgée de 13 ans au moment des faits, avait envoyé une lettre au parquet général affirmant que Loïc Sécher était "innocent et qu'elle ne supportait plus de le savoir en prison".

Depuis le début du XXe siècle, seulement six dossiers criminels ont été au bout de la procédure de révision et se sont soldés par l'acquittement de personnes condamnées à tort, notamment Patrick Dils.