Des tirages au sort à l’entrée à l’université ?

L'Unef dénonce la sélection à l'entrée à l'université dans une trentaine d'établissements français.
L'Unef dénonce la sélection à l'entrée à l'université dans une trentaine d'établissements français. © Max PPP
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Damien Brunon avec AFP , modifié à
EDUCATION - 33 universités pratiquent une sélection illégale des étudiants et 14 imposent des frais d'inscription illégaux, dénonce l'Unef.

Trente-trois universités pratiquent une sélection illégale des étudiants et 14 imposent des frais d'inscription illégaux, dénonce le principal syndicat étudiant Unef dans un rapport publié mercredi.

Des inscriptions limitées. En outre, des universités instaurent des "capacités d'accueil" afin de limiter le nombre d'inscriptions, et "n'hésitent pas à mettre en place un tirage au sort" à l'entrée de leurs formations, déplore l'Unef dans son rapport annuel 2014 sur les dérives des universités.

La mise en place de "capacités d'accueil" est une "tendance inquiétante" en région parisienne, qui concentre le plus d'étudiants. Treize universités sur les 17 pratiquent des "capacités d'accueil"  en licence. Hors Ile-de-France, 21 universités usent de cette pratique pour la rentrée 2014.

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Plus d’argent pour le supérieur. Le président de l'Unef, William Martinet, demande au ministre de l'Education nationale Benoît Hamon et à la secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso de "faire respecter la loi et d'assumer leurs responsabilités" ou bien alors "l'Unef déposera des recours devant les tribunaux administratifs, contre les universités ou les rectorats".

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"La deuxième exigence, qui est le coeur du sujet, c'est qu'il faut donner au service public les moyens de fonctionner correctement. Depuis le passage à l'autonomie, les universités sont dans des situations budgétaires très compliquées", a ajouté à l'AFP le responsable syndical qui réclame "un plan d'investissement à hauteur de 1,6 milliard d'euros d'ici à la fin du quinquennat".

De "plus en plus d'établissements choisissent de limiter le nombre de places disponibles en licence et en master par un processus de sélection", selon le rapport.

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Mise en place de “prérequis”. Dans les licences spécialisées, les universités affirment que des "prérequis" sont "indispensables" comme pour certains diplômes d'ingénieur ou de langue, alors qu'une université doit faire progresser l'étudiant "à partir des connaissances attestées par le baccalauréat".

Parmi les universités épinglées figurent Paris-5 (pour sa licence en droit), l'université d'Avignon ("Info Com"), Paris-4 (Arabe), Bordeaux-3 (musicologie), Paris-7 (Sciences de la vie), etc.

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Des inscriptions exhorbitantes. Enfin, 14 universités pratiquent des "frais d'inscriptions illégaux" pour des "soutiens pédagogiques", des "services informatiques", des "polycopiés pour le suivi des cours"... 

C'est "le contenu des enseignements" qui est visé alors qu'"il devrait être compris dans les frais d'inscriptions réglementés nationalement" et qu'il relève des "missions de service public", a dit William Martinet. Des étudiants "sont contraints de payer jusqu'à 800 euros par an en plus des frais d'inscription" réglementaires, comme à l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Grenoble.