Jacqueline Sauvage renonce à faire appel de son maintien en prison

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avec AFP , modifié à
Ses avocates assurent qu'elle est "épuisée de l'acharnement judiciaire à son encontre". 

Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent, a renoncé à faire appel après le refus de la justice de lui accorder une libération conditionnelle, ont annoncé jeudi ses avocates.

"Acharnement judiciaire". Elle est "épuisée de l'acharnement judiciaire à son encontre", ont indiqué Me Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta. Le tribunal d'application des peines de Melun, en Seine-et-Marne, avait refusé le 12 août d'accorder une libération conditionnelle à cette femme de 68 ans, devenue le symbole des violences conjugales et partiellement graciée par François Hollande. Jacqueline Sauvage "pourra déposer une nouvelle demande de libération conditionnelle si elle le souhaite", a précisé la procureure de Melun, Béatrice Angelelli. Mais, "à ce jour, notre cliente n'est pas dans cet état d'esprit", ont souligné les avocates.

Partiellement graciée. Jacqueline Sauvage, 68 ans, avait été condamnée en appel en décembre à dix ans de prison par la cour d'assises du Loir-et-Cher pour le meurtre de son mari, qui la battait depuis des années et avait violé ses filles. Le chef de l'État lui avait accordé le 31 janvier une grâce "partielle", notamment de la période de sûreté, ce qui lui permettait de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle. Sa condamnation en appel avait suscité une vague de mobilisation, et la demande de grâce présidentielle formulée par ses filles avait été appuyée par de nombreux politiques, qui s'étaient à nouveau indignés du rejet de sa demande de libération conditionnelle.

Dans sa décision, le TAP de Melun avait reproché à Jacqueline Sauvage "de ne pas assez s'interroger sur son acte", selon ses avocates. Le TAP avait précisé qu'elle "ne pouvait prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie, et de la médiatisation des faits, risquerait de la maintenir dans une position victimaire".