Publicité interdite pour la cigarette électronique : "nous sommes atterrés"

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A.H.
Les professionnels de la cigarette électronique sont inquiets après la mise en application d'une directive européenne interdisant la publicité pour ce substitut au tabac.

"C’est une censure extrêmement violente qui met les Français fumeurs à distance d’une solution", a dénoncé Jean Moiroud, sur Europe 1 mardi. Le président de la fédération de la Vape s'est ému de la mise en oeuvre d'une nouvelle directive européenne visant à interdire la publicité sur les cigarettes électroniques.

Plus de e-cigarettes dans les vitrines. En effet, depuis le 20 mai, toute communication ou publicité sur la cigarette électronique est interdite en France. Concrètement, les fabricants ne pourront plus diffuser de spot publicitaire en télévision ou en radio, ni d'encart publicitaire dans les journaux. En plus de cela, les revendeurs, c'est-à-dire les boutiques de cigarettes électroniques (plus de 2.000 en France), n'auront plus le droit d'exposer leurs produits en vitrine. "Nous sommes atterrés", s'indigne Jean Moiroud.

Deux produits totalement différents. L'interdiction vise notamment à ne pas inciter les plus jeunes à se tourner vers la e-cigarette. "Il y a 3 millions de vapoteurs en France qui ont réussi avec succès à se défaire de la dépendance au tabac, la première cause de mortalité évitable", explique le professionnel. "Toutes les études montrent que la cigarette électronique n'est pas une passerelle vers le tabac", avance-t-il. Un constat appuyé par le docteur Martine Pérez. "Cette décision crée la confusion entre tabac et cigarette électronique alors que ce sont deux produits totalement différents", soutient-elle. "L’e-cigarette n’augmente pas le risque de maladies cardiaques contrairement aux cigarettes. Certes, on a trouvé des petites doses de produits cancérigènes dans les cigarettes électroniques mais 100 fois moins que dans le tabac", précise la spécialiste. 

"Nous allons monter au créneau". "On ne peut pas empêcher l'ensemble de notre profession de communiquer du jour au lendemain. En bons élèves, on va réduire la voilure progressivement", affirme Jean Moiroud. Cependant, le professionnel prévient : "Nous comptons faire des actions, nous allons monter au créneau et interpeller (la ministre de la Santé) Marisol Touraine".