Hôpitaux : fermetures de services d'urgences envisagées en Normandie

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Les services d'urgences de plusieurs hôpitaux pourraient fermer au profit des "centres de soins non programmés" © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le remplacement des services d'urgences par des "centre de soins non programmés" pourrait être étendu à de nouveaux hôpitaux en Normandie. 

L'Agence régionale de santé (ARS) de Normandie envisage de nouvelles fermetures de services d'urgences en les remplaçant par des centres de premiers soins fermés la nuit, a-t-on appris jeudi auprès de l'ARS.

Une expérimentation qui a fait ses preuves. La Normandie expérimente depuis mars ces "centres de soins non programmés" (CSNP), dans deux hôpitaux où les urgences ont fermé, à Valognes (dans la Manche) et à Aunay-sur-Odon (dans le Calvados), une première en France.

Après plusieurs mois de fonctionnement, "la poursuite de cette expérimentation sur les deux sites est confirmée et une réflexion est envisagée pour l'élargir à l'ensemble du territoire normand", a indiqué l'ARS dans un communiqué. C'est la conclusion que tire l'agence d'une étude sur les quatre premiers mois de fonctionnement des CSNP.

Une opposition à la fermeture des urgences. Interrogée par l'AFP pour savoir quels seraient les prochains hôpitaux concernés, l'ARS a répondu, par écrit, que ces expérimentations se déroulent dans le cadre d'un "appel à candidatures" et que "seuls" les hôpitaux d'Aunay et de Valognes y ont répondu pour l'instant. Le remplacement des urgences par des CSNP à Valognes et Aunay avait suscité des résistances. Un recours d'élus locaux contre la fermeture de Valognes avait été rejeté par la justice. Près de 2.000 personnes avaient manifesté en août 2015 pour le maintien des urgences dans cette commune.

Les CSNP n'ont pas de médecins urgentistes. Les CSNP sont ouverts 10 heures par jour et non 24h/24h. Celui de Valognes est fermé le week-end et pendant les vacances scolaires. On y traite des blessures sans gravité (points de suture, pose de résine après fracture). Les médecins qui y travaillent sont des généralistes formés aux premiers gestes d'urgence mais qui n'ont pas le diplôme de la spécialité urgentiste. 

L'expérimentation proposée s'adresse aux "établissements à moins de 30 minutes d'accès à une autre structure d'urgence" et "rencontrant des difficultés soit en terme de démographie médicale", comme à Valognes, "soit enregistrant une activité proche de 10.000 passages par an", comme Aunay (7.500), selon l'ARS.

En cause, des raisons financières. "L'État français n'est plus en capacité de faire soigner nos concitoyens dans de bonnes conditions en raison des politiques menées depuis des années. Il faut bien aujourd'hui se contenter de ce que l'on peut avoir. Faute de grives, on mange des merles", estime de son côté Jacques Coquelin maire DVD de Valognes. "Aunay n'avait pas le choix. Après le retrait de subventions par l'ARS, le service d'urgence ne pouvait plus fonctionner", affirme de son côté Claire Gadois de FO à l'hôpital d'Aunay.