Harcèlement sexuel : l'Ordre des médecins encourage les victimes à porter plainte devant ses instances

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avec AFP , modifié à
"Nous, médecins, devons être exemplaires. Le harcèlement sexuel est intolérable et doit être quotidiennement combattu", écrit le président du Conseil national de l'Ordre des médecins dans un communiqué. 

L'Ordre des médecins, chargé de veiller au respect de la déontologie par ses membres, a encouragé vendredi les victimes de harcèlement sexuel de la part d'un médecin à "porter plainte devant ses instances" disciplinaires.

Libération de la parole. "Alors que les débats sociétaux en cours permettent une libération de la parole des patients et des soignants sur le problème du harcèlement sexuel dans le cadre professionnel", l'Ordre des médecins "encourage les victimes de harcèlement sexuel dont l'auteur serait un médecin à porter plainte" devant ses conseils départementaux. Ces derniers sont ensuite "habilités à les transmettre et/ou porter plainte eux-mêmes devant les chambres disciplinaires ordinales afin que ces abus soient dévoilés et sanctionnés", précise l'organisme dans un communiqué, ajoutant que "toute plainte reçue (...) fait l'objet d'une instruction".

"Nous devons être exemplaires". "Nous, médecins, devons être exemplaires. Le harcèlement sexuel est intolérable et doit être quotidiennement combattu, dans le milieu médical comme ailleurs", déclare Patrick Bouet, président du Conseil national de l'Ordre des médecins, dans le communiqué. L'Ordre souligne par ailleurs qu'une "réflexion sur le harcèlement sexuel en milieu médical est d'ores et déjà menée". Ses conclusions devraient être rendues publiques "avant le 11 novembre", a précisé un porte-parole à l'AFP.

L'AP-HP reconnaît "un problème à l'hôpital". Jeudi, le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch a reconnu que le harcèlement sexuel était "un problème à l'hôpital" où ses "acteurs ont toujours eu du mal à faire la frontière entre la plaisanterie lourdingue" et "le harcèlement". Dimanche, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, ancien médecin, avait affirmé avoir été victime de "comportements très déplacés" de la part de chefs de service lorsqu'elle travaillait à l'hôpital. Dans la foulée de l'affaire Weinstein, producteur américain visé par une série d'accusations de viols et d'agressions sexuelles, les dénonciations de harcèlement sexuel subi par des femmes se multiplient ces dernières semaines, notamment sur Twitter via les mots-clés (hashtags) #Balancetonporc ou #metoo.