Grève dans les transports mercredi, forte mobilisation annoncée à la SNCF

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Les syndicats de la SNCF et ceux de la RATP appellent mercredi à cesser le travail. D'importantes difficultés de transports sont attendues, notamment en Ile-de-France. 

Salaires, emploi, conditions de travail : la SNCF et la RATP appellent à la grève mercredi. Dans les deux cas, le mouvement débutera mardi soir (dès 19 heures côté SNCF, 22 heures à la RATP) et s'achèvera jeudi matin. La SNCF, comme la RATP, doivent annoncer d'ici lundi soir leurs prévisions de trafic, au vu des déclarations déposées au minimum 48 heures à l'avance par les agents.

Journée de mobilisation. Ces grèves, le jour des épreuves du prestigieux concours de l'agrégation pour 3.000 candidats, coïncident également avec une première démonstration dans la rue, à Paris et dans une centaine de villes en région, contre le projet de réforme du code du travail. Dans le groupe public ferroviaire, l'Unsa s'attend à une "journée marquante" avec une mobilisation "qui ira bien au-delà des personnels roulants". En juin 2013, la précédente grève unitaire des quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, SUD, Unsa, CFDT) avait été suivie par environ 70% des conducteurs et contrôleurs et seules quatre liaisons sur dix avaient été assurées en moyenne. 

Des suppressions de poste à venir. Cela va être une journée forte, autant qu'en 2013" contre le projet de réforme ferroviaire car "on est arrivés à l'os sur l'emploi", prévient Thierry Nier, porte-parole de la CGT-Cheminots (premier syndicat), selon lequel "même dans l'encadrement, le mécontentement monte". Les syndicats pointent une gestion "catastrophique" des effectifs qui se traduit notamment par des TER supprimés aux heures creuses dans plusieurs régions, faute de personnel. Pour 2016, 1.400 suppressions nettes de postes sont encore prévues. Depuis 2003, la SNCF en a supprimé plus de 25.000, via des départs à la retraite non remplacés. Outre la revendication d'une hausse des salaires, les syndicats appellent surtout les cheminots à défendre leurs conditions de travail au moment où se négocient les futures règles communes au secteur (public/privé, fret/voyageurs). Ces règles reposeront sur un décret-socle dont la première mouture ne satisfait aucun syndicat. Tous réclament des règles de "haut niveau social", "a minima au niveau du RH077" (la règlementation interne en vigueur à la SNCF), demande Christophe Fargallo, de Sud-rail.

Jusqu'au 15 mars pour amender le projet. Il s'agit du volet socialement le plus délicat de la réforme ferroviaire votée en 2014. Car bouger les règles d'organisation (durées de travail, coupures, astreintes, repos...) et les contreparties à la flexibilité exigée des salariés pour assurer un service 7 jours sur 7 en toute sécurité, a des conséquences directes sur la productivité des entreprises ferroviaires et la vie quotidienne des cheminots. Le secrétariat d'Etat aux Transports s'est donné jusqu'au 15 mars pour amender son projet.