Feu vert de Bruxelles à la reprise de Casino, nouveau préavis de grève déposé

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La Commission européenne a autorisé la reprise du distributeur Casino par un consortium mené par le milliardaire Daniel Kretinsky © MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP // Crédits photo : MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Bruxelles a autorisé, au titre du contrôle des concentrations, la prise de contrôle du groupe Casino dans le cadre de la restructuration financière par le consortium composé de Daniel Kretinsky, du Français Marc Ladreit de Lacharrière et du fonds britannique Attestor, indique Casino dans un communiqué lundi.

La Commission européenne a autorisé la reprise du distributeur Casino par un consortium mené par le milliardaire Daniel Kretinsky, donnant son feu vert sur les questions de concurrence, mais la situation continue d'inquiéter les salariés qui ont déposé un nouveau préavis de grève jusqu'au 5 février. La décision rendue par Bruxelles le 5 janvier autorise "au titre du contrôle des concentrations, la prise de contrôle du groupe dans le cadre de la restructuration financière par le consortium" composé du Tchèque Daniel Kretinsky, du Français Marc Ladreit de Lacharrière et du fonds britannique Attestor, indique Casino dans un communiqué. 

Le groupe en graves difficultés, étranglé par une dette colossale, précise que sa restructuration financière reste soumise à différentes validations. Parmi elles, l'octroi par l'Autorité des marchés financiers (AMF) d'une dérogation à l'obligation pour le consortium de déposer un projet d'offre publique visant les actions de Casino. La restructuration financière du groupe par des capitaux étrangers doit également être autorisée par le ministère de l'Économie. La Commission européenne doit encore donner son aval sur les questions de subventions étrangères. 

 

Le plan prévoit aussi un fort écrasement de la dette

Casino avait signé en juillet un accord prévoyant la restructuration de sa dette et un changement d'actionnariat à l'horizon mars-avril 2024.  Les administrateurs judiciaires au chevet du groupe ont convoqué actionnaires et créanciers "pour se prononcer" d'ici au 11 janvier "sur les projets de plan de sauvegarde accélérée". Ils doivent notamment voter sur le projet d'augmentation de capital par les candidats à la reprise, qui va fortement diluer les actionnaires actuels.

Le plan prévoit aussi un fort écrasement de la dette, autour de 5 milliards d'euros, lésant les créanciers du groupe. L'issue du vote ne fait normalement pas de doute, les grands créanciers ayant déjà donné leur accord à ce plan supervisé par les autorités françaises. Et le fait que le groupe soit entré fin octobre en période dite de sauvegarde accélérée permet d'embarquer les créanciers récalcitrants. En parallèle, le distributeur stéphanois est entré en décembre "en négociations exclusives" avec Intermarché et Auchan pour céder "la quasi-totalité" de son parc de magasins de grande taille, hyper et supermarchés.

Cela inquiète les représentants des salariés du groupe, qui, réunis en intersyndicale, ont déposé un nouveau préavis de grève allant du 9 janvier au 5 février, selon un communiqué de cette intersyndicale (FO, CGT, CFDT, UNSA et CFE-CGC) lundi. Localement, diverses initiatives extérieures à l'entreprise voient le jour en ce début de semaine. Notamment la création d'un Collectif Casino piloté par la CCI Métropolitaine Lyon Saint-Etienne Roanne pour venir en soutien à l'économie du territoire qui risque d'être fortement affectée par "l'effondrement de ce colosse aux pieds d'argile", pour reprendre l'expression utilisée ce lundi par le président du département lors des vœux à la presse. De leur côté, quatre parlementaires (Les Républicains) de la Loire ont annoncé le dépôt ce lundi au Bureau de l'Assemblée nationale d'une "proposition de résolution demandant l'ouverture d'une enquête parlementaire sur Casino face à la faillite annoncée", confirmant une information de Challenges. L'avenir de cette demande est à ce stade incertain.