"Familles homosexuelles" : les associations dénoncent une "maladresse" de Macron

Emmanuel Macron a choqué avec sa référence "aux familles homosexuelles", lundi soir.
Emmanuel Macron a choqué avec sa référence "aux familles homosexuelles", lundi soir. © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Accusé par la gauche d'atteinte à la laïcité après son discours devant les évêques de France, Emmanuel Macron a également choqué les associations de défense des droits des homosexuels. 

Des associations de défense des droits des homosexuels ont dénoncé mardi la "maladresse" voire le caractère "choquant" du discours d'Emmanuel Macron la veille devant la Conférence des évêques de France, notamment sa référence aux "familles homosexuelles".

Le président de la République y avait salué "les associations catholiques et les prêtres" qui "accompagnent des familles monoparentales, des familles divorcées, des familles homosexuelles". "On ne parle pas de la sexualité d'une famille", a réagi Catherine Michaud, présidente de GayLib, rappelant que l'expression consacrée est "famille homoparentale et pas homosexuelle". "Ce distinguo est terrifiant et inacceptable", a-t-elle déploré.

"L'Église n'aide pas les familles homoparentales". "J'aimerais qu'on m'explique à quel moment en France l'Église accompagne les familles homoparentales", a-t-elle poursuivi, en rappelant que certains évêques avaient publiquement pris position "contre le mariage pour tous" ou pour l'organisation de "thérapies de conversion pour les homosexuels".

Pour le président de SOS Homophobie, Joël Deumier, le président de la République a commis une "maladresse" en évoquant "les familles homosexuelles". De plus, "l'Église n'aide pas et n'accompagne pas ces familles (homoparentales) mais s'oppose à leur reconnaissance et à leur protection par la loi", s'insurge-t-il.

"Les réformes ne doivent pas être contraintes par le religieux". "Que le président de la République parle avec les religions est très bien, il doit parler avec tout le monde", poursuit Catherine Michaud, mais "dans ce régime laïc, les réformes ne doivent pas être contraintes par le religieux". Les associations espèrent notamment que le gouvernement étendra le droit à la PMA (Procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et femmes seules, à l'issue des états généraux de la bioéthique qui se déroulent jusque fin avril. 

"La promesse du président de la République était d'ouvrir la PMA à toutes les femmes, sous couvert d'un avis favorable du CCNE (Comité consultatif national éthique) obtenu en juin 2017", rappelle Catherine Michaud. Mais lundi soir, "Emmanuel Macron n'a pas apporté de réponse sur les questions relatives à la PMA, à la création d'un statut de beau-parent ou la protection des familles homoparentales", regrette le président de SOS Homophobie. Devant l'Église, "il aurait pu faire passer des messages plus favorables à l'égalité des droits."