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Caroline Baudry / Crédits photo : HANDOUT / VATICAN MEDIA / AFP
Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème du quotidien. En plein synode, grande consultation qui se tient actuellement au Vatican, l'Église pourrait vivre une petite révolution. Le pape François s'est exprimé en faveur de la bénédiction des couples homosexuels, de quoi mettre en colère cinq cardinaux conservateurs. En attendant, les croyants, eux, sont nombreux à attendre des évolutions en lien avec la société.

Vers un changement historique ? Le pape François, en plein synode au Vatican, s'est exprimé en faveur de la bénédiction des couples homosexuels. Une déclaration choc venant nourrir les débats tenus actuellement par des centaines d’évêques, de prêtres, religieux et même laïcs pour une évolution de l'Église. Il y est également question de la place des divorcés ou du mariage des prêtres, de quoi mettre en colère cinq cardinaux conservateurs qui ont publiquement demandé au pape de réaffirmer la doctrine de l'Église.

En attendant, les croyants, eux, sont nombreux à attendre des évolutions en lien avec la société, comme a pu le constater Europe 1 dans la paroisse de Saint-Eustache, au centre de Paris. "Pour moi, la religion, c'est les autres", commence par expliquer Catherine. À 75 ans, cette croyante distingue sa foi, qui la pousse à accueillir deux fois par semaine des sans-abri dans cette petite pièce prêtée par la paroisse. Une paroisse d'une institution catholique poussiéreuse, selon cette divorcée excommuniée.

Une institution "poussiéreuse"

"Je peux vous dire que j'ai été complètement rejetée de l'Église. On avait l'impression que tout le monde nous regardait avec des yeux ronds et ça, je trouve que c'est épouvantable. C'est un peu rétro hein, vous ne trouvez pas ?", confie-t-elle, taquine.

Brigitte acquiesce quand elle sert le café à ses côtés. Cette grande pratiquante porte une robe élégante mais c'est une soutane qu'elle aimerait avoir le droit d'enfiler : "Je souhaite que les femmes puissent devenir prêtres par exemple. On voit bien que dans le bénévolat, que ça soit les réfugiés, que ce soit les gens dans la rue, il y a beaucoup plus de femmes que d'hommes qui s'engagent. Il n'y a pas de raison que l'on mette les femmes de côté", avance-t-elle.

N'exclure ni les femmes ni les homosexuels croyants, quitte à froisser les plus rigoristes, souffle Lucie, 21 ans, venue prier. "Je trouve ça cool au contraire de voir un peu de progrès dans l'Église. Je pense que ça n'a rien à voir avec mon âge. Mes grands-parents le pensent aussi. Le don de Dieu, c'est un super cadeau et je trouve ça trop bien que tout le monde puisse y avoir accès : l'amour, la bénédiction…", philosophe la jeune croyante. Son opinion est guidée par une foi vécue, dit-elle plutôt que celle transmise dans les textes.