Essonne : un homme jugé pour le triple meurtre de ses voisins d'hôtel bruyants

L'homme risque la réclusion à perpétuité. Le verdict sera rendu vendredi.
L'homme risque la réclusion à perpétuité. Le verdict sera rendu vendredi. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
En 2014, un homme avait tué ses voisins de chambre d'hôtel avant d'aller travailler normalement.

Ses voisins de chambre d'hôtel l'empêchaient de dormir, il les a tués à coups de couteau avant d'aller travailler : le procès d'un chauffeur-livreur réputé sans histoire s'est ouvert mardi à Évry devant les assises de l'Essonne. Les faits remontent à 2014. L'homme, 40 ans aujourd'hui, habitait alors depuis quelques mois cet hôtel de Draveil (Essonne), où logent beaucoup de clients en situation sociale difficile. Il prenait son service à 4h du matin et se couchait donc tôt, vers 19h.

Dans la chambre d'à côté vivait un homme marginalisé souffrant de problèmes psychologiques. Avec lui, deux amis sans domicile fixe. Le soir du drame, les trois hommes, âgés de 37, 40 et 41 ans et fortement alcoolisés, parlent fort et réveillent leur voisin, qui va leur demander vers minuit de faire moins de bruit. Il se rendort, mais est à nouveau réveillé. Vers 2h du matin, excédé, il se rend à nouveau dans la chambre voisine. Là, racontera-t-il aux enquêteurs, deux des hommes se montrent agressifs, et l'un d'entre eux laisse tomber un couteau, dont il se saisit.

Une multitude de coups de couteau. Appelée au petit matin, la police découvrira dans la chambre les corps des trois hommes, l'un assis dos au mur sur un lit, le deuxième à terre en position fœtale, gisant dans une mare de sang, et le troisième accroupi derrière la porte. Tous ont reçu une multitude de coups de couteau.

Un homme "serviable". Entre-temps, cet homme "gentil", "travailleur" et "serviable" d'après ses collègues, est arrivé à l'heure au travail, "jovial et détendu" dira son employeur. Dans la matinée, il passe en voiture devant l'hôtel avec un collègue. Remarquant la présence des véhicules de police, ils évoquent la possibilité d'un cambriolage et l'homme s'inquiète : il vient d'acheter un four micro-ondes qu'il espère ne pas s'être fait dérober. Ce "gros nounours", selon certains proches, ne souffrait pas de troubles psychologiques ni d'altération de son discernement, d'après des experts.

L'arme n'a pas été retrouvée. Des traces de sang sur la porte de sa chambre et le témoignage d'un client de l'hôtel, qui parle d'un homme "violent" qui ne supportait pas le bruit et avait déjà menacé son voisin, conduisent à une interpellation le jour même. L'homme reconnaît rapidement les faits et explique s'être senti en danger de mort. L'arme du crime, qu'il dit avoir jetée dans la Seine, n'a jamais été retrouvée. Dans la chambre de ce passionné de couteaux, on retrouve plusieurs dizaines de lames, dont une qui pourrait, selon les analyses, correspondre aux blessures infligées aux victimes. Il risque la réclusion à perpétuité. Verdict vendredi.