En Haute-Corse, "les larmes" et "le cauchemar" face aux dégâts des incendies

Les incendies ont détruit plus de 2.000 hectares de végétation en Haute-Corse.
Les incendies ont détruit plus de 2.000 hectares de végétation en Haute-Corse. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Théo Maneval, avec TLM
Près de 2.000 hectares de végétation ont été détruits par deux incendies en Haute-Corse, où la désolation et la colère dominent.
REPORTAGE

"C'était une super année à foin, on s'était dit qu'on allait être tranquille pour cet hiver. Et tout est parti en quelques secondes." Devant leur terrain de Pietracorbara, au nord de Bastia, Annabelle et son mari disent avoir "les larmes qui montent". Ces fromagers ont pu sauver leurs 350 bêtes, mais la récolte de foin est partie en fumée dans l'un des deux incendies qui ont détruit 2.000 hectares de maquis et de végétation en Haute-Corse. Le couple ne ressent que "du dégoût et de la haine". "C'est de la sueur, du travail et du temps. C'est décourageant", s'indignent-ils, interrogés par Europe 1.

"Que du noir et des rochers". Un homme a été mis en examen pour "destruction volontaire par incendie" après avoir été arrêté vendredi soir, mais l'origine du feu n'a pas encore été formellement déterminée. Ce qui n'empêche pas Ange-Pierre Vivoni, le maire du village voisin de Sisco, d'être certain du caractère criminel de ces destructions. "Mon cœur saigne. Il y a trois jours, notre commune était un exemple de verdure. Aujourd'hui, vous ne voyez que du noir et des rochers. C'est une colère froide contre les incendiaires, car ces gens-là sont des terroristes. Aujourd'hui tout le monde tremble, nous sommes encore en danger", déplore celui qui vit "dans un cauchemar".

Inondations à l'automne ? Les pompiers espèrent venir totalement à bout de ces derniers foyers avant la fin de la semaine, où un nouveau coup de vent est attendu. Mais ce que redoutent Ange-Pierre Vivoni et les autres habitants de la région, ce sont les pluies de l'automne : il n'y a désormais plus de forêt pour ralentir l'eau dévalant la montagne et les villages en contrebas pourraient subir des inondations potentiellement dévastatrices.