L’Hermione a pris le large

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A. Wemaere, avec Stéphane Place à bord de L'Hermione et AFP , modifié à
LARGUEZ LES AMARRES - Après 17 ans de chantier, la réplique de la frégate de La Fayette a pris la mer dimanche.

C'est un fameux trois-mâts... qui a enfin pris la mer dimanche depuis Rochefort, en Charente-Maritime. L'Hermione, réplique exacte de la frégate à bord de laquelle La Fayette rallia les insurgés américains en lutte contre l'Angleterre en 1780, effectuera ce jour-là sa toute première sortie en mer. Le point d'orgue d'un défi fou de quelques passionnés qui aura duré 17 ans.

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Avant le largage des amarres, le correspondant d'Europe1 dans le sud-ouest a pu monter à bord de ce navire qui semble tout droit revenir du 18ème siècle. Suivez le guide…

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Organisé en deux étapes, le départ de cette réplique débutera samedi en milieu de journée, avec les manœuvres pour extraire l'Hermione de sa cale de construction - sa forme de radoub - et un premier appareillage en direction du port de commerce rochefortais, plus en amont. De là, la frégate descendra la Charente, au moteur, dimanche après-midi, puis s'élancera sur l'Océan Atlantique en direction de l'île d'Aix, pour plusieurs semaines d'essais en mer.

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Pour cette première navigation, l'Hermione, parée de ses gréements, mais sans la totalité de ses voiles ni de sa mâture, en partie démontée pour passer sous le viaduc de la Charente, sera précédée d'une parade nautique et saluée par une chaîne humaine postée sur les rives de l'estuaire.

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La sortie du trois-mâts au large de la Charente est un premier aboutissement pour ce défi lancé en 1997 par quelques passionnés : reconstruire à l'identique, avec les techniques du 18ème siècle, à l'emplacement même où avait été édifiée la frégate originale, en faisant revivre l'arsenal et les métiers de l'époque.

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Le grand départ pour les États-Unis, sur les traces de Gilbert du Motier (1757-1834), marquis de La Fayette, est prévu en avril 2015.

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En 17 ans, la construction du navire - 65 mètres de long et 47 mètres de haut - a mobilisé des artisans venus de France, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne et Suède, ainsi que des dizaines de bénévoles.

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Les plans du navire ayant disparu, il a fallu rechercher ceux du "navire-jumeau" de l'Hermione et travailler sur la base des rares peintures de la frégate, coulée en 1793. Tout cela pour un budget de 25 millions d'euros, financé notamment par les quatre millions de visiteurs venus découvrir le chantier dans la ville-arsenal, les collectivités locales et des actions originales de financement participatif pour certaines pièces spécifiques du navire (proue, fanal, etc...).

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Sur le pont, l'heure est à la sérénité. L'équipage, formé de 18 professionnels et 54 volontaires, vit à bord depuis le 1er septembre.

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C'est Yann Cariou, ex-officier de marine de 57 ans, qui prendra le commandement de la frégate pour la traversée jusqu'à Boston.  Pour cet ancien commandant du "Bélem", la première sortie sera aussi "l'occasion de voir comment réagit le navire et d'apprécier ses qualités manoeuvrières". "Mais surtout il y aura de l'émotion : c'est quand même l'Hermione et personne n'a fait naviguer un navire comme ça depuis deux siècles", se réjouit-il.

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Une fois la mâture remontée à l'île d'Aix, la frégate s'élancera pour plusieurs semaines d'entraînement en mer le long de la côte atlantique, avec une première escale ouverte au public, du 9 au 13 octobre, à Bordeaux. Avant le retour mi-novembre à son port d'attache pour les derniers réglages et, enfin, le départ historique sur les traces de La Fayette.

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En 1780, il avait fallu 38 jours au jeune marquis de 23 ans pour traverser l'Atlantique et annoncer aux insurgés américains le soutien de la France contre les troupes de la Couronne britannique. Il avait alors reçu de George Washington le commandement des troupes de Virginie, scellant son destin de héros de l'Indépendance américaine.