Écoutes judiciaires : Elektron charge encore la Chancellerie

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avec AFP , modifié à
Le PDG de cette PME chargée des interceptions interpelle Manuel Valls jeudi, en accusant le ministère de la Justice de ne pas payer ses factures.

Il y a de la friture sur la ligne. La société Elektron, l'une des six PME chargées des écoutes judiciaires, a repris jeudi son bras de fer avec la Chancellerie qu'elle accuse de ne pas régler ses factures, ce que cette dernière dément. Elektron et trois autres sociétés, prestataires de service du ministère de la Justice, avaient décidé en novembre de bloquer l'ouverture de nouvelles écoutes judiciaires. L'objectif ? Protester contre la précarité de leur situation menacée par l'arrivée de la nouvelle Plateforme nationale des interceptions judiciaires (Pnij). Mais après une réunion à la chancellerie, elles avaient finalement accepté de reprendre leur tâche. Le ministère s'était engagé à maintenir un certain volume d'activité jusqu'à la mise en place définitive de la Pnij.

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8 millions d'euros en prestations impayées. La situation ne semble cependant pas totalement pacifiée pour Michel Besnier, le patron d'Elektron, qui s'est offert jeudi une page du Parisien pour interpeller le Premier ministre, Manuel Valls, dans une lettre ouverte. Mettant en avant la priorité affichée par le Premier ministre dans lutte contre le terrorisme, le chef d'entreprise dénonce un défaut de paiement de la chancellerie de 8 millions d'euros pour des prestations réalisées. "Comment allez-vous honorer (de) nouvelles prestations (...) pour déceler les préparatifs d'une future action criminelle (...) alors que vous ne payez déjà pas celles qui ont été effectuées?", demande-t-il.

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Le ministère de la Justice a indiqué avoir réglé 9,9 millions d'euros à Elektron en 2014. Il précise que depuis décembre, Elektron ne lui adresse plus de factures malgré ses relances et qu'il lui est en conséquence impossible de régler des factures qu'il ne reçoit pas. La Chancellerie précise que ce problème ne concerne pas les autres prestataires de service qui ont accepté le principe d'une réduction progressive de leurs activités parallèlement à la montée en puissance de la Pnij.

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La plateforme d'interceptions judiciaires déjà opérationnelle. Depuis le 9 février, la nouvelle plateforme d'interceptions judiciaires a été mise en route avec l'équipement de cinq premiers services de police et de gendarmerie. Elle répond pour l'instant à l'ensemble des réquisitions (identification d'abonnés, fadettes...) à l'exception des écoutes à proprement dites, a annoncé la Chancellerie. Dans une seconde étape, prévue en mars, le nombre des utilisateurs doit être triplé et les écoutes téléphoniques intégrées aux prestations disponibles.