Draguignan : l'administration pénitentiaire dément avoir financé l'achat d'une PS4 pour les détenus

L'administration pénitentiaire précise n'avoir pas financé l'instauration de l'activité "jeux vidéo". Image d'illustration.
L'administration pénitentiaire précise n'avoir pas financé l'instauration de l'activité "jeux vidéo". Image d'illustration. © Damien MEYER / AFP
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Salomé Legrand avec Antoine Terrel , modifié à
Un syndicat de surveillants s'est indigné dimanche de l'achat d'une PS4 pour les détenus de la Maison d'arrêt de Draguignan. Selon l'administration pénitentiaire, l'activité est financée par une association.  

Le communiqué a fait le tour des réseaux sociaux. Dans un texte publié dimanche sur son site, un syndicat de surveillants de la Maison d'arrêt de Draguignan, dans le Var, s'agace de l'instauration d'une activité "jeux vidéo" dans l'établissement et de l'achat d'une console PS4 pour les détenus. Le SLP Force ouvrière "a le plaisir de vous annoncer que le Père Noël passera avant l'heure au sein de notre établissement", écrit le syndicat. 

"La direction ne s'est pas autant préoccupée des conditions de travail de ses agents". "La direction a pris la décision d'instaurer une nouvelle activité au quartier de respect, une activité qui sera nommée 'jeux vidéo'", écrit le syndicat, avant de dénoncer le coût de l'appareil. "Il coûte entre 300 et 400 euros, un seul jeu coûte 70 euros, et une seule manette coûtera 50 euros l'unité", est-il encore affirmé dans le communiqué. Et selon le SLP, qui s'inquiète également de la connexion internet permise par la console, "ces appareils seront financés par l'argent des contribuables". 

Le syndicat justifie également sa colère par une supposée inégalité de traitement entre les revendications des détenus et des agents. "Pendant l'été, la direction ne s'est pas autant préoccupée des conditions de travail de ses agents, il a fallu taper du poing sur la table pour avoir une simple fontaine à eau" écrit le SLP. 

L'activité "n'a pas été financée par l'administration pénitentiaire". Contactée par Europe1, l'administration pénitentiaire apporte une version différente de celle du syndicat. Elle confirme "que l'association socio-culturelle des détenus a fait l'acquisition d'une console de jeu PS4, dans le cadre de la mise en place d'une activité 'jeux vidéos' sur (...) le bâtiment sur lequel est mis en place le régime de confiance, donc une partie tout à fait précise de détenu qui doivent respecter un cahier des charges stricte". Elle précise cependant que cette activité encadrée "n'a pas été financée par l'administration pénitentiaire". Et de rappeler que les consoles ayant accès à internet sont interdites en cellule : "seule une version de XBOX 360 (version arcade) est tolérée". 

L'administration pénitentiaire rappelle également les autres activités mises en place par l'association pour créer du lien entre les détenus et favoriser leur responsabilisation, comme "une activité d'échec" ou des "activités sportives, des ateliers cuisine et 'loisirs créatifs'", animées par les agents de ce bâtiment.