Michel Veunac 1280 2:30
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Romain David et Salomé Legrand , modifié à
Au micro d'Europe 1, Michel Veunac s'est défendu des critiques de certains de ses administrés, qui estiment que le dispositif de sécurité déployé dans la ville pour le G7 risque de pénaliser l'économie locale.
INTERVIEW

Alors que s’ouvre samedi le sommet du G7, Biarritz se voit imposer un dispositif de sécurité tel qu’elle n’en a jamais connu, de manière à pouvoir accueillir les présidents et chefs de gouvernement des principaux pays industrialisés du globe. Face à la multiplication des mesures de sécurité, de nombreux commerçants de la station balnéaire de la côte basque ont fait montre de leur inquiétude ces derniers jours, estimant que le bouclage de certains quartiers allait directement se répercuter sur leur chiffre d’affaires.

"Je réfute le mot de 'bunkerisé'" parfois utilisé, s'est défendu mardi, au micro de Sébastien Krebs sur Europe 1, le maire de Biarritz, Michel Veunac (MoDem), tout en reconnaissant que la ville "sera très protégée pour que le sommet se déroule dans les meilleurs conditions". "Il est naturel que des événements de cette importance puissent être tout à fait sécurisés", souligne-t-il.

"Les zones protégées et contrôlées ne représentent qu’un quart de la ville"

Une zone rouge, dite de "protection renforcée", sera activée le long du littoral du 23 au 26 août, et à l’intérieur de laquelle, hormis les délégations officielles, seuls les commerçants, les salariés, les professionnels de santé et les riverains seront autorisés à circuler. Les véhicules à moteur y seront interdits. "Le sommet se déroule entre l’Hôtel du Palais et le Centre Bellevue où auront lieux les conférences. Il est naturel que cette zone-là soit très protégée, mais les autres places de Biarritz seront accessibles. Les zones protégées et contrôlées ne représentent qu’un quart de la ville", fait valoir l’édile.

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Carte des deux zones de sécurité délimitées à Biarritz pour le G7.

Dans une seconde zone de sécurité, moins restrictive, la circulation automobile et le stationnement seront autorisés. "Vous savez que l’on a distribué 18.000 badges d’accès pour permettre justement à ceux qui sont dans la deuxième zone d’y évoluer librement", indique encore Michel Veunac.

L'armée sur le qui-vive

À moins de quautre jours de ce grand raout mondial, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner doit présenter mardi après-midi les grandes lignes de la sécurisation de la zone, mobilisant au moins 10.000 membres des forces de l’ordre. De l’aveu même d’un haut gradé, il sera difficile de faire plus large échantillon de forces publiques sur une même bande de territoire.

Le plus gros des troupes réside dans les quelque 90 unités de forces mobiles, soit 6.000 CRS et gendarmes, pour qui hôtels, campings, et villages de vacances des environs ont été réquisitionnés. Une mobilisation jamais vue depuis certains samedis de manifestation des "gilets jaunes", mais concentrée cette fois sur une seule région. Trois matches de Ligue 1 (Montpellier-Lyon, Lille-Saint-Étienne et Nice-Marseille) ont même été reportés pour libérer des effectifs.

À ces unités s’ajouteront également les trois corps armée, terre, mer et air, avec tout un arsenal : un dispositif anti-drone, des radars tactiques contre l’intrusion éventuelle de parapentes ou d'ULM, mais aussi des avions Rafale en alerte depuis la base de Mont-de-Marsan, des hélicoptères de défense aérienne avec à leur bord des tireurs d’élite et même des missiles sol-air. La police espagnole est également mobilisée depuis lundi pour réaliser des barrages filtrants à la frontière.