Des TIG en entreprise pour "remettre un pied dans le monde du travail"

Antarès, Le Mans, Capture d'écran Google street view 1280
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Romane Hocquet, édité par Grégoire Duhourcau
Nicole Belloubet entend développer les travaux d'intérêt général comme alternative à la prison. Et pour cela, les TIG vont s'élargir vers des entreprises privées qui ont une délégation de service public.

Développer les peines alternatives pour désengorger les prisons françaises. Voilà l'objectif de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui se rend lundi dans une ferme de la région parisienne. Cette structure accueille beaucoup de condamnés à des peines de travaux d'intérêt général (TIG), qui représentent pourtant moins de 10% des peines prononcées chaque année (6% selon les chiffres de 2016). 

"Cela permet de reprendre l'habitude des horaires." Lundi matin, elle doit annoncer l'installation d'une agence nationale du travail d'intérêt général qui devra centraliser les offres et les demandes. Mais son rôle sera également d'élargir les TIG vers des entreprises privées qui ont une délégation de service public. Dans la Sarthe par exemple, la justice a conclu un partenariat avec le MSB, le club de basket du Mans. Les soirs de matches, les "tigistes" comme on les appelle, s'occupent du placement des spectateurs. Notre reporter était présente lors du dernier match.

A 19h30 tapante, dans le vestiaire, les sept "tigistes" récupèrent leur chasuble rouge avant un dernier briefing. A la porte M, Geoffrey, un jeune homme réservé, place les premiers spectateurs. Au départ, ces travaux d'intérêt général, étaient surtout une façon d'éviter la prison, mais il a changé d'avis. "Cela permet de remettre un pied dans le monde du travail, de remettre les compétences à jour, de reprendre l'habitude des horaires", confie-t-il sur Europe 1.

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"On se sent plus utile." Porte G, une autre "tigiste" vérifie les billets du public avec le sourire : "On se sent plus utile, on a vraiment des responsabilités. S'il y a une personne qui fait un malaise, nous devons la prendre en charge. Si ça trouve, ça nous servira pour plus tard. Je le pense."

Après sa peine, elle continuera à travailler au club. Une bonne nouvelle car accueillir des "tigistes", c'est un investissement explique François Leclerc, leur tuteur : "On ne peut pas accueillir n'importe quel profil d'individu, il faut quand même les sélectionner un peu, il faut les encadrer, il faut les placer, il faut s'en occuper." Un travail aussi pour intégrer ces jeunes au reste de l'équipe et dépasser les a priori sur ces personnes condamnées.