Décès de Jean-Marcel Darthout, l'un des deux derniers survivants du massacre d'Oradour

Jean-Marcel Darthout
Jean-Marcel Darthout lors de la 54è commémoration du drame d'Oradour-sur-Glane. © MICHEL HERMANS / AFP
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avec AFP , modifié à
Le massacre d'Oradour-sur-Glane a fait 642 morts en juin 1944 dans cette commune de la Haute-Vienne.

L'un des deux derniers survivants du massacre par des SS d'Oradour-sur-Glane, qui avait fait 642 morts en juin 1944, Jean-Marcel Darthout, est décédé mardi à l'âge de 92 ans. Il était avec Robert Hébras, 91 ans, le dernier survivant du plus important massacre de civils perpétré par les nazis en France : un homme exemplaire "qui a oeuvré toute sa vie pour que personne n'oublie ce que la barbarie peut causer", a indiqué le maire Philippe Lacroix.

Le 10 juin 1944, les soldats de la division SS Das Reich remontant vers le front en Normandie avaient tué 642 habitants, dont 247 enfants. Dans l'ancienne église, plus de 450 femmes et enfants avaient été enfermés et brûlés vifs. Séparés en groupes, les hommes, eux, avaient été mitraillés dans des granges, avant que le village ne soit entièrement incendié.

"J'ai toujours eu beaucoup de chance dans la vie". Jean-Marcel Darthout, blessé par balles aux jambes et grièvement brûlé, n'avait dû son salut, comme Robert Hébras, qu'au fait d'être tombé sous les corps de camarades. Laissés pour morts, ils avaient réussi à s'extraire de la grange malgré l'incendie, et se cacher toute la journée. Six personnes avaient à l'époque survécu au massacre.

"J'ai toujours eu beaucoup de chance dans la vie, et ça a commencé ce jour-là", avait-il l'habitude de dire. S'il n'avait jamais fait défaut à son devoir de mémoire, il évitait de raconter par trop le drame. "Quand je raconte... c'est que j'y suis encore", avait-il confié en 2013.

Jean-Marcel Darthout et Robert Hébras avaient accompagné le président allemand Joachim Gauck avec François Hollande à Oradour, pour la première visite d'un dirigeant d'Outre-Rhin dans ce "village martyr". L'ancien village d'Oradour n'a jamais été rebâti ou repeuplé, un nouveau a été construit un peu plus loin.