Corse : neuf personnes mises en examen pour "association de malfaiteurs terroriste"

L'enquête porte sur des tirs visant une gendarmerie de Bastia, mi-juillet.
L'enquête porte sur des tirs visant une gendarmerie de Bastia, mi-juillet. © Capture d'écran Google Maps
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avec AFP , modifié à
Quatre jours après un coup de filet en Corse, neuf personnes ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs terroriste" dans une enquête sur des tirs visant une gendarmerie en Corse en juillet. Trois d'entre elles ont été placées en détention provisoire.

Neuf personnes ont été mises en examen samedi, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste", dans une enquête sur des tirs visant une gendarmerie de Bastia, en Corse, durant le mois de juillet, a appris l'AFP de source judiciaire.

"Destruction ou dégradation en réunion"

Après un coup de filet mardi dans les deux départements de l'île, neuf personnes ont été présentées à un juge et mises en examen samedi, pour "association de malfaiteurs terroriste correctionnelle", mais aussi pour "destruction ou dégradation en réunion" et pour des infractions à la législation sur les armes. Trois de ces personnes ont été placées en détention provisoire, a appris l'AFP de même source.

La section antiterroriste de la police judiciaire et la gendarmerie avaient procédé mardi matin à douze arrestations dans les deux départements de Corse dans cette enquête qui visait ces tirs mais aussi leur revendication. Samedi, neuf personnes ont été présentées à un juge et mises en examen pour "association de malfaiteurs terroriste correctionnelle", "destruction ou dégradation en réunion" et pour le "transport et l'acquisition d'armes de catégorie A ou B", le tout en relation avec une entreprise terroriste.

Santini en détention provisoire

Trois de ces personnes ont été placées dès samedi en détention provisoire, parmi lesquelles le militant nationaliste et écrivain Jean-Pierre Santini, né en 1944, selon la source judiciaire. Deux ont vu le débat sur la question de leur placement éventuel en détention provisoire différé à la semaine prochaine et sont incarcérées dans l'attente. Quatre autres ont été placées sous contrôle judiciaire. Trois autres personnes qui avaient été placées en garde à vue à l'issue du coup de filet de mardi ont, elles, été relâchées sans suites judiciaires.

Ces interpellations avaient été effectuées dans le cadre d'une commission rogatoire de juges d'instructions antiterroristes parisiens portant sur plusieurs faits : des tirs d'arme à feu perpétrés dans la nuit du 13 au 14 juillet dernier contre le siège du groupement de gendarmerie de Haute-Corse dans le quartier de Montesoro à Bastia ainsi que deux conférences de presse les 14 juillet 2020 et 27 septembre 2019.

Commando de quatre hommes cagoulés

Les tirs avaient en effet été revendiqués le 14 juillet par un commando de quatre hommes armés et cagoulés se réclamant du Front de libération nationale corse (FLNC). Ils étaient sortis du maquis derrière le couvent de Saint Antoine de Casabianca, en Haute-Corse, où se tenait un rassemblement "patriotique" corse, et l'un des membres de ce groupe armé avait lu un texte en langue corse revendiquant "des tirs" contre la gendarmerie de Montesoro à Bastia.

Selon la vidéo alors partagée sur les réseaux sociaux, les quatre hommes du FLNC avaient terminé leur intervention par une salve de coups de feu tirés en l'air après avoir demandé au "gouvernement français" de "mettre en oeuvre un vrai processus de reconnaissance du peuple corse et de décolonisation".