Corse : deux gardiens de prison blessés, dont un gravement, par trois détenus

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avec AFP , modifié à
Deux surveillants pénitentiaires de la prison corse de Borgo (Haute-Corse) ont été blessés, dont un gravement par trois détenus, annonce la procureure de la République vendredi.

Deux gardiens de prison ont été blessés, dont un touché à la gorge d'un coup de couteau, par trois détenus dont un suivi pour radicalisation, vendredi à la maison d'arrêt de Borgo (Haute-Corse), selon des sources concordantes.

Deux gardiens blessés à l'arme blanche. Les deux gardiens, dont l'un a été plus gravement touché que l'autre, ont été transférés vers l'hôpital de Bastia, a indiqué la procureure de Bastia Caroline Tharot, sans donner plus de précisions sur les circonstances de l'agression, survenue en plein mouvement de contestation national des surveillants de prison. La section de recherches de Bastia a été chargée de l'enquête.

Selon la direction de l'administration pénitentiaire, les deux surveillants, dont le pronostic vital n'est pas engagé, ont été attaqués par trois détenus de droit commun, et non par un seul comme indiqué dans un premier temps. L'un de ces trois détenus est suivi pour radicalisation religieuse, a-t-on précisé de même source.

Un détenu retranché dans sa cellule. Selon une source proche de l'enquête, l'auteur des faits s'est retranché dans sa cellule avec un ou deux complices. Un périmètre autour de la prison a été bouclé et une dizaine de véhicules de CRS sont arrivés vers 11 heures devant la maison d'arrêt.

À 11h30, l'auteur principal et trois autres détenus ont été interpellés par les gendarmes et la situation dans la maison d'arrêt est revenue à la normale, selon une autre source proche de l'enquête. La direction de l'administration pénitentiaire confirme que quatre détenus ont été interpellés, dont l'auteur des coups à l'arme blanche.

Un détenu radicalisé. Il y avait des soupçons de radicalisation autour de ce détenu, qui ont été confirmés ces derniers mois par des écoutes téléphoniques transmises à la procureure de la République qui a ouvert une enquête, a ajouté cette source. Cet homme avait fait l'objet d'un signalement mais n'était pas inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

"Il s'agit d'une grosse agression, l'un des deux gardiens était inconscient et l'auteur est un détenu qui avait déjà une fiche signalétique sur son comportement", a indiqué Maxime Coustie, délégué régional UFAP, qui a assuré que l'agresseur avait crié "Allah Akbar" en commettant son acte.

"Tout le soutien" de la ministre aux agents blessés. La ministre de la Justice Nicole Belloubet "tient à exprimer tout son soutien et son attention aux agents agressés", a-t-elle réagi dans un communiqué.