Consultation publique sur la cuve controversée du réacteur EPR de Flamanville

L'EPR doit démarrer fin 2019.
L'EPR doit démarrer fin 2019. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Autorité de sûreté nucléaire soumet à la consultation du public sur son site "un projet de décision autorisant la mise en service et l'utilisation de la cuve du réacteur EPR de Flamanville".

Le public peut donner jusqu'au 24 septembre son avis sur la mise en service de la cuve du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, malgré des anomalies, a-t-on appris mercredi auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Le gendarme du nucléaire "soumet à la consultation du public sur son site internet un projet de décision autorisant la mise en service et l'utilisation de la cuve du réacteur EPR de Flamanville", peut-on lire sur son site. "L'utilisation du couvercle actuel de la cuve n'est pas autorisée au-delà du 31 décembre 2024", précise toutefois le projet. L'EPR doit démarrer fin 2019.

Des anomalies sur la cuve sont pourtant connues. Une anomalie "sérieuse" avait en effet été annoncée en 2015 sur le fond et le couvercle de cette cuve, pièce majeure pour la sûreté. Mais en octobre 2017, dans un avis ne valant pas décision, l'ASN avait estimé que la cuve pouvait être autorisée à condition que des contrôles soient effectués sur cette pièce pendant son utilisation. Ces contrôles n'étant pas réalisables sur le couvercle actuel, le gendarme du nucléaire avait demandé son remplacement avant 2025.

Dans son projet, l'ASN précise que selon le fabricant de la cuve, Framatome, "la réparation ou le remplacement des composants concernés n'est pas raisonnablement envisageable".

Malgré les anomalies de la composition en carbone de l'acier, "les propriétés de ténacité sont suffisantes pour prévenir (...) le risque de rupture brutale du fond et du couvercle de la cuve", selon le projet. Des contrôles réalisés par le fabricant sous la surveillance d'un organisme indépendant mandaté par l'ASN, "n'ont pas mis en évidence de défaut de taille supérieure à la limite de détection", a précisé le projet.

L'EPR a déjà huit ans de retard. Avec huit ans de retard, un coût qui a déjà triplé (10,9 milliards d'euros), l'EPR de 1.650 MW, plus puissant que ceux en fonctionnement en France, a connu de multiples déboires. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a estimé fin août qu'il convenait "d'attendre" que cet EPR "soit achevé" avant de décider d'en construire d'autres, comme le suggérait un rapport récent.