Congrès des médecins du travail : Myriam El Khomri délivre un message vidéo et se fait huer

La ministre du Travail, qui n'était pas présente au Congrès des médecins du travail, a défendu sa loi Travail dans une vidéo et s'est fait huer par les participants.
La ministre du Travail, qui n'était pas présente au Congrès des médecins du travail, a défendu sa loi Travail dans une vidéo et s'est fait huer par les participants. © AFP
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La ministre, qui n'était pas présente au Congrès des médecins du travail, a défendu son projet de loi dans une vidéo et s'est fait huer par les participants. 

La ministre du travail, Myriam El Khomri, absente mercredi à l'ouverture du 34e congrès de la Médecine du travail, a délivré un message vidéo visant à rassurer les participants sur son projet de réforme qui a été hué.

Ce qu'a dit la ministre.La loi Travail doit être "l'occasion de changer collectivement notre approche sur la médecine du travail. Ce système qui comporte de nombreuses discontinuités faites de ressources insuffisantes, doit céder la place à un autre plus adapté, plus efficace, universel et mieux ciblé", a notamment déclaré Myriam El Khomri. La réforme "vise à renforcer votre pratique et à vous donner les moyens d'exercer votre métier", a-t-elle ajouté, assurant "comprendre les inquiétudes". 

Le gouvernement remettra au Parlement "d'ici l'été 2017 un rapport présentant des propositions sur l'attractivité de la carrière des médecins du travail", a annoncé Myriam El Khomri, qui a provoqué des remous et des rires en disant profiter de l'occasion pour annoncer le lancement de "la nouvelle campagne de recrutement de médecins inspecteurs du travail".

"Quelle hypocrisie !" Sa conclusion, axée sur "l'attachement" "de tous" à la médecine du travail, a été accueillie par des sifflets et des huées. "Quelle hypocrisie ! ", a lancé une participante, médecin du travail depuis 25 ans dans la fonction publique, qui a requis l'anonymat. "Au nom de la pénurie on modifie les textes, on ne trouve plus personne pour nous remplacer alors que le manque de médecins était prévisible; les relations se durcissent avec les employeurs, en entreprise, ça devient très compliqué; tout cela est voulu", a-t-elle ajouté. 

A l'instar d'Eric Kozar, médecin du travail à Montpellier, plusieurs participants se sont dits "choqués" de l'absence de la ministre, qui "prétend réaffirmer le rôle primordial de la médecine du travail et ne vient pas". Les critiques portent en particulier sur la suppression de la visite d'aptitude d'embauche, qui serait réservée aux seuls salariés à risque. Nombre de syndicats craignent l'instauration d'une "médecine de travail de contrôle" au détriment d'une médecine préventive.