Alexandre Marcel se réjouit de cette avancée. 8:08
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Antoine Terrel , modifié à
Alors qu'il était jusqu'à présent de 14 jours, le congé paternité voit sa durée doubler et passe à partir de jeudi à 28 jours. Alexandre Marcel, militant de cet allongement, salue sur Europe 1 cette avancée, en rappelant l'importance du congé paternité pour le bien-être du bébé, mais aussi pour l'égalité au sein du couple. 
INTERVIEW

Cette réforme sociétale était attendue de longue date. A partir de jeudi, le congé paternité de 28 jours, dont une semaine obligatoire, entre en vigueur en France et voit donc sa durée doubler puisqu'il était jusqu'à présent de 14 jours. Concernant la rémunération, les trois jours du congé de naissance restent à la charge de l'employeur, et les jours restants sont indemnisés par la Sécurité sociale. Invité jeudi d'Europe 1, Alexandre Marcel, auteur du blog "Papa-Plume", salue "une belle avancée", tout en appelant à ne pas s'arrêter là. 

Au départ, ce militant et son collectif de papas demandaient un mois minimum. Pour lui, cette durée de 28 jours est donc une bonne chose, assure-t-il, se refusant à "cracher dans la soupe". "On avance à petit pas", note-t-il, rappelant que "le congé paternité n'avait pas été allongé depuis sa création en 2001". 

Mais, ajoute aussitôt Alexandre Marcel, "il faut aller encore plus loin". Car la France reste à la traîne par rapport aux pays nordiques ou encore à l'Espagne. De son côté, la "Commission des 1.000 premiers jours" avait recommandé au gouvernement de porter ce congé à neuf semaines.

"Le congé paternité devrait être une évidence"

Sur Europe 1, Alexandre Marcel insiste sur l'importance pour les pères de prendre ce congé, si possible dans son intégralité, et malgré les obstacles que peuvent constituer les employeurs. "Je commence  à discuter avec des papas de ma communauté, et je sens déjà poindre des réticences au sein des entreprises". Or, ajoute-t-il, le congé paternité "ne devrait pas être une chance mais une évidence". 

Aussi, il lance un appel à toutes les entreprises. "Le congé paternité est un vrai progrès, une avancée sociale fondamentale. Il faut autoriser les papas à prendre leurs 28 jours et même les encourager à les prendre... C'est trop important pour eux, pour les mamans, pour la société."

"Un levier pour lutter contre les inégalités"

"Aujourd'hui, la grande majorité des papas ont envie de s'investir, il faut leur en donner les moyens", martèle Alexandre Marcel. Et le congé paternité est essentiel pour réduire les inégalités au sein du couple. "C'est un levier pour lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes, à la maison et dans la sphère professionnelle."

Revenant sur sa propre expérience, Alexandre Marcel se rappelle de son malaise après avoir repris le travail au bout de 10 jours. "Cela m'a paru insensé... Je ne me sentais pas à ma place. Ce n'est pas à la maman de tout assumer suite à l'accouchement", estime-t-il. 

Par ailleurs, rappelle-t-il, le congé du second parent est aussi important pour le bien-être du nouveau-né. Une mère épuisée et seule avec le nourrisson "va transmettre le stress à son bébé". Et les conséquences peuvent être graves. "Le bébé va secréter du cortisol, et ce cortisol créé des maladies auto-immunes et détruit des neurones dans le cortex préfrontal".