Une plaque de rue très sobre sur laquelle on peut lire "Rue du Colonel Arnaud Beltrame, officier de gendarmerie mort pour le service de la nation" a été installée à Evreux en Normandie. 2:00
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Victor Dhollande, édité par C.O. , modifié à
Le 73ème anniversaire de la victoire des alliés face à l'Allemagne nazie est commémoré mardi. L'occasion de rendre hommage au colonel Arnaud Beltrame qui a donné sa vie pour sauver celle d’une otage le 23 mars et de débattre de la notion de patriotisme. 
L'ENQUÊTE DU 8H

La France commémore mardi le 73ème anniversaire de la victoire des alliés face à l'Allemagne nazie. Pour mettre au cœur de ces cérémonies un symbole actuel, de nombreuses villes ont choisi de rebaptiser une rue, une stèle ou un monument à la mémoire du colonel Arnaud Beltrame qui a donné sa vie pour sauver celle d’une otage  le 23 mars dernier lors de l’attaque terroriste à Trèbes. C'est le cas à Evreux, en Normandie. Une plaque de rue très sobre sur laquelle on peut lire "Rue du colonel Arnaud Beltrame, officier de gendarmerie mort pour le service de la nation" a été installée et sera inaugurée par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

"Défendre la vie de quelqu'un et défendre le pays". Des jeunes collégiens et des anciens combattants participeront aussi aux commémorations du 8-Mai. "Pour moi, c'est un héros. Ce qu'il a fait n'importe qui n'aurait pas été prêt à le faire", estime Eloïse, une collégienne de 15 ans. "On se doit de rendre hommage aux personnes qui ont donné leur vie non seulement pour défendre la vie de quelqu'un d'autre mais aussi pour défendre le pays". "Aujourd'hui le patriotisme, c'est ça", ajoute pour sa part la jeune Solal qui a participé à un projet scolaire autour de la Première Guerre mondiale. Comme ses camarades, elle confie aussi avoir été touchée par le discours d'Emmanuel Macron aux Invalides le 28 mars, qui avait affirmé : "le sacrifice du colonel Beltrame nous oblige et nous élève".

Se réapproprier un thème "abandonné à l’extrême droite". Emmanuel Macron aimerait d’ailleurs que les jeunes générations s’appuient sur ce symbole pour défendre et se réapproprier le patriotisme. Un thème abandonné à l’extrême droite depuis de trop nombreuses années, estime Christine Méron, enseignante de français. "C'est vrai qu'aujourd'hui le mot patriotisme est teinté idéologiquement. Mais dans le mot patriotisme, il y a le mot patrie. Peut-être que c'est ça qu'il faudrait défendre", souligne l'enseignante.

L'importance du devoir de mémoire. Pour Georges Savanne, qui a fait la guerre d’Algérie, insister sur le devoir de mémoire, rappeler les horreurs de la guerre pour ne plus les reproduire est également essentiel. Lui-même s'engage pour transmettre l'histoire aux jeunes générations. "On fait participer tous ces jeunes à des voyages, à des colloques, pour leur expliquer ce qu'il s'est passé en Algérie et avant", précise-t-il. Et les jeunes le lui rendent bien. Les anciens combattants que nous avons rencontrés observent qu’ils sont de plus en plus nombreux et impliqués dans les commémorations.

 

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Collégiens et anciens combattants seront présents mardi lors des commémorations à Evreux. (Crédit : Europe )