"Chemise arrachée": la justice confirme le licenciement d'un délégué syndical d'Air France

Xavier Broseta, ex-DRH d'Air France, avait été évacué par le service de sécurité après s'être fait arracher sa chemise.
Xavier Broseta, ex-DRH d'Air France, avait été évacué par le service de sécurité après s'être fait arracher sa chemise. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP
L'homme avait été condamné à trois mois de prison avec sursis en 2016 et son licenciement a été confirmé mercredi par le tribunal administratif.

Le tribunal administratif de Montreuil a confirmé mercredi le licenciement de Vincent Martinez, ex-délégué syndical CGT d'Air France condamné pour avoir participé à l'agression d'un des cadres dirigeants de la compagnie dans l'épisode dit de la "chemise arrachée" en 2015.

L'inspection du travail avait refusé son licenciement. Employé en qualité de magasinier, Vincent Martinez avait été licencié par la compagnie qui l'accusait d'avoir pris part à l'agression de l'ancien Directeur des ressources humaines (DRH) et de deux vigiles le 5 octobre 2015 à l'occasion d'une manifestation organisée au siège d'Air France lors d'un CCE. Mais, en janvier 2016, l'Inspection du travail avait refusé son licenciement pour faute lourde, estimant "qu'il n'y avait aucune preuve matérielle de l'implication directe du délégué CGT".

Examen de la vidéo des événements. Puis, en août 2016, le ministère du Travail avait invalidé cette décision en autorisant le licenciement du délégué syndical.  Vincent Martinez avait alors saisi la justice administrative pour en demander l'annulation. Entre temps, il a été condamné en septembre 2016 à trois mois de prison avec sursis pour l'affaire de la "chemise arrachée". Se fondant notamment sur l'examen de la vidéo des événements du 5 octobre 2015, le tribunal a relevé qu'il "s'était livré délibérément à un acte de violence en poussant l'agent de sécurité qui protégeait la fuite d'un des cadres de la société victime d'agressions physiques perpétrées à son encontre par les manifestants, jusqu'à le bousculer et le faire tomber, entraînant la chute des deux autres personnes qui s'enfuyaient", selon le jugement .

Dans ces circonstances, le tribunal a jugé que cet acte constituait "une faute d'une gravité suffisante de nature à justifier son licenciement disciplinaire" et a ainsi confirmé la décision du ministre du Travail. L'avocate de M. Martinez, Maître Lilia Mhissen, n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette décision.