"Chasses traditionnelles" : les nouveaux quotas abaissés au niveau des prises déclarées

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En PACA, 42.000 grives et merles pourront être attrapés à la glu, selon les arrêtés parus jeudi au Journal Officiel. © THOMAS KIENZLE / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministère de la Transition écologique "a décidé de fixer les quotas au niveau des prélèvements effectivement réalisés pendant la saison précédente pour ces chasses traditionnelles".

Les quotas pour les chasses traditionnelles (glu, filets...) ont été abaissés pour la saison 2018-2019 au niveau des prises réalisées l'an dernier, a annoncé jeudi le ministère de la Transition écologique, mécontentant à la fois les chasseurs et les défenseurs des oiseaux.

"24.000 avis". Après la consultation publique menée cet été, qui a recueilli 24.000 avis largement défavorables à cette pratique, le ministère "a décidé de fixer les quotas au niveau des prélèvements effectivement réalisés pendant la saison précédente pour ces chasses traditionnelles".

"Entériner la tendance à la réduction". "Cela permet d'entériner la tendance à la réduction progressive des prélèvements de ces espèces constatée depuis plusieurs années. A titre d'exemple, pour l'alouette des champs, les plafonds de prélèvements sont passés de 370.000 à 106.500 entre 2015 et 2018", ajoute le communiqué. Cette chasse aux alouettes, qui concerne la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, se fait par filets et matoles (piégeage par des cages). En PACA, 42.000 grives et merles pourront être attrapés à la glu (déposée sur les branches où ils viennent se poser), selon les arrêtés parus jeudi au Journal Officiel. Un texte est encore attendu pour les merles et grives, pendus par des lacets (la "tenderie") dans les Ardennes.

Pour les chasseurs, François de Rugy "commence très mal". Le ministre "François de Rugy commence très mal", a réagi la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qui souhaitait un maintien des quotas. Pour les défenseurs des oiseaux, c'est aussi "un premier acte contre nature de la part du nouveau ministre François de Rugy", alors que les études alertent contre l'effondrement des oiseaux des campagnes.

La LPO tire la sonnette d'alarme. Si les prises ont reculé ces dernières années, "c'est parce qu'il y a moins d'oiseaux", a réagi le directeur de la LPO Yves Vérilhac, ajoutant que les quotas n'avaient quasiment pas bougé depuis 1989. "Et qui peut garantir que ces quotas seront respectés ?", ajoute-t-il, relevant aussi le caractère "non sélectif" de ces méthodes de chasse.

Le ministère annonce des négociations. Selon le ministère, "la réflexion sur l'évolution concernant ces chasses traditionnelles va se poursuivre, dans le cadre des négociations en cours sur la chasse et la protection de la biodiversité, pour une meilleure prise en compte de la souffrance animale". Selon la FNC, une délégation d'associations de chasseurs sera reçue mardi par le ministre.