Cession de six McDo marseillais : "beaucoup de désinformation", accuse McDonald's France

Les salariés de McDonald's ont entamé une action en justice. Image d'illustration.
Les salariés de McDonald's ont entamé une action en justice. Image d'illustration. © JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Les salariés de six McDonald's de Marseille en passe d'être cédés craignent un plan social déguisé. Ils ont engagé une action en justice. 

Le projet de cession de six McDonald's de l'agglomération marseillaise, contre lequel les salariés de l'enseigne de fast-food ont engagé une action en justice, a donné lieu "à beaucoup de désinformation", a déploré mercredi auprès McDonald's France.

"Nous sommes dans un contexte de tension, de menaces, parfois même de violences, (...) avec beaucoup de désinformation", a déclaré au cours d'un entretien téléphonique Sébastien Bordas, vice-président de McDonald's France en charge des régions du Sud.

Concrètement, Jean-Pierre Brochiero, franchisé McDonald's, veut céder six de ses restaurants marseillais, dont cinq à un autre franchisé McDo, l'établissement de Saint-Barthélémy, dans les quartiers Nord, au cœur du conflit avec les salariés, étant quant à lui promis à la société Hali Food.

"Un plan social caché", selon l'avocat des salariés. Un projet global présenté lundi devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille comme "une escroquerie" par Me Ralph Blindauer, l'avocat des salariés, qui a même fustigé un "plan social caché". Ce juge doit rendre sa décision sur la demande des salariés d'annulation du projet de cession vendredi.

"La seule spécificité du McDo de Saint-Barthélémy est malheureusement d'ordre économique", répond Sébastien Bordas, en affirmant que ce restaurant a perdu 3,3 millions d'euros ces neuf dernières années et que son chiffre d'affaires annuel stagne autour de 2,6 millions d'euros depuis son ouverture en 1997 : "En 2017, le franchisé a fait 410.000 euros de pertes, alors que nous l'avions pourtant exonéré de quelque 300.000 euros de loyer".

Quant au projet Hali Food, il est concret et réel, insiste-t-il, mettant en avant les 500.000 euros d'investissements prévus, le permis de construire déposé et la présence des dirigeants d'Hali Food lors d'une réunion sur le dossier la semaine dernière à la préfecture à Marseille. McDonald's France, qui doit rester propriétaire des murs et du terrain, "va exonérer de loyer le futur repreneur la première année d'activité".

"Nous avons des ambitions pour Marseille". Le vice-président de McDonald's France assure que les priorités du groupe sont de "maintenir l'activité et pérenniser l'emploi". "Nous avons des ambitions pour Marseille", plaide-t-il encore, en rappelant l'ouverture de cinq restaurants à Marseille ces 5 dernières années, pour 20 millions d'euros d'investissements de départ et 250 emplois nets créés.