A Calais, les associations réclament un bureau de l'immigration, pas de l'argent

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© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Kévin Thuiliez avec , modifié à
Les associations ont assez de subventions et souhaiteraient plutôt voir l'installation sur place d'un bureau de l'immigration britannique.

L'heure de la collaboration va-t-elle sonner ? Le ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, est en déplacement jeudi matin à Calais pour rencontrer son homologue britannique, Theresa May. L'objectif ? La signature d'un accord sur la gestion des migrants dans cette ville du littoral français où se pressent les réfugiés désireux de passer en Angleterre. Seules les grandes lignes sont pour l'instant connues : lutte contre les passeurs, renforcement des mesures de sécurité autour du site d'Eurotunnel avec déploiement de policiers anglais et développement humanitaire. Mais, pour les associations qui oeuvrent sur place, l'argent ne peut être la seule solution au problème.

Un bureau de l'immigration britannique sur place. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la plupart des associations ne réclament pas une hausse des subventions, suffisantes selon elles. D'autant plus que les dons de particuliers, surtout anglais, affluent depuis le début de l'année. Ce qu'elles souhaitent le plus, c'est la création d'un bureau de l'immigration britannique en France pour traiter plus facilement les demandes d'asile et rendre plus digne le passage Outre-Manche.

"100% de chances d'obtenir" l'asile. "Ici, il y a des Syriens qui ont risqué leur vie pour traverser et quand ils arrivent en Angleterre, ils ont 100% de chances d'obtenir l'asile alors pourquoi ne pas traiter leur dossier ici sur le sol français ?" avance François Guennoc de l'Auberge des migrants. En échange, ce responsable associatif veut bien donner "sans souci, un billet de ferry" pour traverser la Manche. Mais le pessimisme semble l'emporter chez cet homme qui ne s'attend pas à de grandes annonces de la part des ministres de l'Intérieur français et britannique.

Un camp de 3.000 migrants. L'annonce éventuelle de la capacité d'accueil du centre Jules-Ferry qui logent la nuit des femmes et des enfants n'empêchera pas, selon lui, l'augmentation du nombre de migrants sur le camp. Sur la lande voisine, 3.000 migrants vivent dans la "new jungle" où les conditions de vie sont dégradées. Eurotunnel a dénombré jusqu'à 1.700 tentatives d'intrusion par nuit début août, avant une décrue à 100 ou 200 en moyenne ces derniers jours. Et en juillet, le nombre de migrants en Europe a atteint le niveau record de 107.500, soit un triplement sur un an, selon des chiffres publiés mardi par l'agence européenne Frontex.