Bientôt une maison de retraite pour éléphants en France ?

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Noémi Marois , modifié à
ENVIRONNEMENT - Le Limousin pourrait bientôt accueillir une maison de retraite pour éléphants. Une première en Europe.

Le public à l'habitude de s'extasier devant les merveilles effectuées par les éléphants sur les pistes de cirque. Mais il se demande moins ce que deviennent ces animaux lorsque, à cause de la vieillesse, ils ne peuvent plus assurer leurs numéros. Contrairement à l'Asie ou aux Etats-Unis, rien n'existe en Europe pour accueillir les éléphants en fin de vie. Cela pourrait changer avec un projet de maison de retraite pour pachydermes qui pourrait ouvrir dans le Limousin, rapporte le journal La Montagne.

Une belle fin de vie au lieu de l'euthanasie. L'idée est née dans la tête de deux anciens soigneurs de zoos. Sofie Goetghebeur et Tony Verhulst, d'origine flamande, se sont pendant vingt ans occupés respectivement des grands singes et des éléphants dans des zoos des Pays-Bas et de Belgique. 

Ils motivent leur projet par la législation de différents pays d'Europe "qui visent à interdire l'utilisation des animaux sauvages dans les cirques". "En Autriche, en Belgique, en Bulgarie, en Croatie, au Danemark et bientôt dans d’autres pays d’Europe, ils seront interdits", précisent-ils. Et les deux soigneurs ne veulent pas voir ces éléphants euthanasiés dès leur mise à la retraite. 

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La feuille de châtaignier, c'est bon pour les éléphants. Une propriété de 25 hectares, située sur la commune d'Oradour-sur-Vayres, a tapé dans l'œil de Sofie et Tony. C'est une superficie suffisante pour accueillir 10 éléphants. Et les deux Flamands de vanter les vertus du Limousin pour les pachydermes : "Le Limousin est extraordinaire pour accueillir les éléphants, il y a des plaines formidables, de l’herbe, beaucoup d’eau. Les châtaigniers qui sont sur la propriété peuvent même leur fournir une bonne alimentation, leurs feuilles sont pleines de fibres".

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Appel aux dons et à Stéphanie de Monaco. Avant de peut-être recevoir leur premier éléphant d'ici un an, le couple doit réaliser de nombreux travaux sur la propriété, à hauteur de plusieurs millions d'euros. Et d'évoquer "une immense stabulation pour les éléphants ainsi que des clôtures très spécifiques comme l’on en connaît peu dans nos parcs à vaches". 

Sofie et Tony souhaitent solliciter l'aide de Stéphanie de Monaco, amie des éléphants qui était venue en aide de Baby et Népal. Ces deux pachydermes du parc de la Tête d'Or à Lyon avaient été menacés d'euthanasie après des soupçons de tuberculose. 

"Une bénédiction pour nous". "Dans des petites communes comme les nôtres qui ont des problèmes de développement, il est certain qu’une telle chose est toujours à encourager", reconnait Guy Ratinaud, maire d'Oradour-sur-Vayres, interrogé par La Montagne. Grâce aux retombées touristiques du projet, le projet serait même "une bénédiction pour nous", reconnaît-il même. "Il est formidable d’imaginer que nous pourrions accueillir l’unique maison de retraite pour éléphants en Europe", se félicite-il. 

Le dossier du projet est actuellement traité par les services de la sous-préfecture et de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) du Limousin. 

Une espérance de vie de 17 ans en captivité. Dans une étude datant de 2008, des chercheurs ont démontré que les éléphants des zoos vivaient en moyenne deux fois moins longtemps que ceux vivant en liberté. Dans un zoo, un pachyderme peut espérer vivre jusqu'à l'âge de 17 ans, contre 36 ans pour ceux vivant dans les parcs naturels d'Afrique. En ne prenant en compte que les morts naturelles (et donc en excluant celles dues au braconnage), les éléphants vivent même en moyenne jusqu'à l'âge de 56 ans. 

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