Belge et musulmane : "Ce qui s'est passé nous salit"

Le quartier de Molenbeek.
Le quartier de Molenbeek. © Nicolas Maeterlinck / Belga / AFP
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A.D , modifié à
Touchée par les amalgames provoqués par les attentats, une famille bruxelloise musulmane regrette l'annulation de la marche contre la peur. Elle tenait à dénoncer.
TÉMOIGNAGE

Sécurité renforcée à Rome pour la messe de Pâques et menace terroriste toujours réelle après les attentats du 22 mars à Bruxelles. Selon Le Journal du dimanche, le commando proche de Salah Abdeslam projetait de commettre un attentat contre une église, peut-être dès ce week-end. C'est dans ce contexte que la grande marche contre la peur qui devait avoir lieu aujourd'hui dans la capitale belge a été annulée. Les organisateurs se sont pliés à la demande des autorités. Mais cette décision a déçu de nombreux citoyens, comme cette famille belge, de confession musulmane, qui témoigne au micro d'Europe 1. 

"Il faut dire que l'on n'est pas d'accord". Pourquoi tenir à faire partie de cette marche ? La famille dénonce les actes terroristes, les amalgames, et tenait à le dire haut et fort. "On est contre ce qui s'est passé, ce n'est pas ça l'islam, c'est vraiment nous salir. Il faut le dire à haute voix que l'on n'est pas d'accord. Pour nous, en tant que musulmans, voilées ou pas, cela nous salit", insiste la femme. "Cela va être un manque (de ne pas faire cette marche, ndlr). On doit dénoncer. Ceux qui ne dénoncent pas, c'est qu'il sont pour", ajoute son époux, qui s'inquiète que l'annulation de la marche donne "raison" aux terroristes.

"On n'est pas tous pareil". La jeune femme indique avoir grandi à Molenbeek, le quartier vers lequel tous les yeux sont braqués. Pour elle, le fait d'être musulmane va avoir des conséquences sur l'attitude des gens. "Il y en a qui comprennent, d'autres non. Les gens vont nous voir d'un oeil... du racisme... Certains vont dire : 'ils sont tous pareil'. Non ! On n'est pas tous pareil. Il faut qu'on le dise, on n'a pas peur de le dire et de se montrer", dit-elle avant de qualifier les terroristes de "fous". "On ne peut pas accepter ça", conclut-elle.

Malgré l’interdiction de la marche, un rassemblement devrait avoir lieu place de la Bourse, comme chaque jour depuis mardi.