Bébés congelés dans l'Ain : 13 ans de réclusion pour la mère

© Christophe BUSTI / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Audrey Chabot avait déjà été condamnée en 2005 pour un infanticide qu'elle n'avait pas commis mais pour lequel elle n'avait pas fait appel.

Elle réclamait une "juste peine" en appel : Audrey Chabot a été entendue par les assises du Rhône qui l'ont condamnée vendredi à 13 ans de réclusion pour avoir tué deux bébés, découverts dans son congélateur en 2013, après un premier infanticide en 2002. La cour s'est montrée plus clémente que l'avocate générale Sophie Taupin, qui avait requis 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de cette mère de 36 ans, jugée en récidive légale, tout en ouvrant la voie à une peine moins lourde.

Une première condamnation pour infanticide. Moins lourde surtout que les 23 ans de réclusion infligés en 2015 par les assises de l'Ain pour avoir noyé dans le bac à douche ses deux nouveau-nés. Une peine "hors normes", comparée à d'autres condamnations pour infanticides, selon la défense. Mais qui résulte, selon elle, de sa condamnation "injuste", en 2005, à 15 ans de réclusion pour un premier infanticide qu'elle n'avait en fait pas commis. Mais contre laquelle elle n'a pas fait appel.

Suivi socio-judiciaire de 10 ans. Dans un réquisitoire empli d'empathie, Sophie Taupin a souligné le "décalage entre la mère infanticide et la petite fille fragile", entre "l'être et le paraître" de cette fille de militaire, "travailleuse, souriante, serviable", mais aussi "profondément seule et malheureuse", "immature", "menteuse" et "qui subit" son entourage. "Si ses mensonges n'avaient pas existé, ça aurait pu changer la donne", a spéculé la magistrate, déplorant que l'accusée ait fait croire qu'elle respectait son suivi psychologique après ses huit ans de détention pour le premier infanticide. La cour a par ailleurs suivi la magistrate en assortissant la condamnation d'un suivi socio-judiciaire de 10 ans, et cinq ans de prison en cas de non-respect du suivi.