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P.P. , modifié à
Invité ce lundi de Thomas Sotto, le sociologue Michel Wieviorka est revenu sur l'emploi contesté du mot "guerre" après les attentats de Paris.

Peut-on parler de "guerre" après les attentats de Paris, est-ce légitimer Daech ? Invité d'Europe 1 ce lundi, Michel Wieviorka est revenu sur cette sémantique contestée. Il n'y a pas que la presse qui l'emploie. Les politiques le martèlent depuis une semaine à l'instar du chef de l'État : "La France est en guerre", avait répété François Hollande devant le Congrès.

"Ce mot est un peu ennuyeux si on veut lui donner un sens précis", concède Michel Wieviorka, sociologue et invité d'Europe 1 ce lundi. "La guerre est un concept qui a des dimensions juridiques", rappelle le président de la Fondation Maison des sciences de l'homme. La guerre suppose un conflit entre  plusieurs armées pour défendre les intérêts d'un État. Dans ce cas de figure, ce serait légitimer Daech et ses attaques menées sur notre territoire.

"On sent très bien que le mot n'est pas adapté, mais si on propose un autre mot, on donne l'impression de minimiser les problèmes", déplore Michel Wievorka. "Je l'utilise donc mais sans adhérer parfaitement", précise-t-il.

L'épilogue d'une période historique. Pour le sociologue, les attentats du 13 novembre ont marqué la fin d'une époque. "Après 50 ans de paix, la France est entrée dans une nouvelle période historique", estime Michel Wievorka, pour qui "Histoire" rime forcément avec "guerre".