Attentat de Magnanville : la nouvelle piste n'a rien donné

 À ce stade, les enquêteurs ne peuvent établir de lien entre les suspects arrêtés cette semaine et l'assassinat du couple de policiers.
À ce stade, les enquêteurs ne peuvent établir de lien entre les suspects arrêtés cette semaine et l'assassinat du couple de policiers. © AFP
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Pierre de Cossette, édité par A.H.
Alors que six personnes avaient été placées en garde à vue, dont une policière et sa fille radicalisée, les nouvelles pistes dans l'enquête sur l'assassinat du couple de policiers à Magnanville en 2016 n'ont pas abouti.

La nouvelle avait créé la stupeur en début de semaine. Une policière avait été placée en garde à vue dans l'enquête sur l'assassinat terroriste de deux de ses collègues à Magnanville, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider. Cinq autres personnes avaient été arrêtées. Mais jeudi, toutes les gardes à vue ont été levées. À ce stade, les enquêteurs ne peuvent établir de lien entre ces suspects et l'assassinat du couple de policiers.

Une clé USB et une liste de noms effacée. Les soupçons des enquêteurs sont nés de la découverte d'une clé USB, il y a six mois, chez les parents d'une jeune femme radicalisée et fichée S, Mina B.. Sur cette clé, ils ont retrouvé des documents syndicaux, mais surtout un listing de plus de 2.000 noms de policiers du renseignement. Tout laisse alors à penser que cette clé vient de la policière, alors déléguée syndicale des Yvelines, chez qui la suspecte a été hébergée plusieurs dizaines de fois, car amie de sa fille, elle-même radicalisée.

"Elle ne connaissait même pas l'existence de cette clé". Or, le contenu de la clé, datant de 2008, a été effacé, écrasé. Ce sont les experts de la DGSI qui l'ont exhumé. Rien ne dit donc que la jeune femme fichée S savait ce qu'elle contenait, ou avait contenu. "Je crois pouvoir dire qu'elle ne connaissait même pas l'existence de cette clé USB dans le placard qui se trouvait au domicile de ses parents", indique Me Degoul, son avocat, au micro d'Europe. "Je peux rendre hommage au travail du juge d'instruction et des fonctionnaires de police qui ont su raison garder", salue-t-il.

Pas d'élément probant. Les enquêteurs avaient imaginé le scénario du pire, celui d'une fuite policière à l'origine de l'assassinat de deux de leurs collègues. Mais les 96 heures d'interrogatoire n'auront pas apporté d'élément probant accréditant cette hypothèse. D'autant que les noms de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider ne figuraient pas sur la clé USB. On ne sait donc toujours pas comment ni pourquoi le tueur de Magnanville, abattu par le RAID, a ciblé le couple.