Attaque d'Orly : vers une reconnaissance faciale dans les aéroports ?

Lla généralisation du dispositif reste illégale, car elle pose la question du droit à l’image et du contrôle de l’identité des gens à leur insu
Lla généralisation du dispositif reste illégale, car elle pose la question du droit à l’image et du contrôle de l’identité des gens à leur insu © ERIC PIERMONT / AFP
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Walid Berrissoul, édité par A.H. , modifié à
Après l'agression d'une militaire de l'opération Sentinelle à Orly, la question de la sécurisation des aéroports revient sur le tapis.

Comment éviter qu'une attaque comme celle qu'a connue l'aéroport d'Orly samedi ne se reproduise ? La sécurité peut-elle être encore renforcée ? Dans le monde, plusieurs aéroports ont d'ores et déjà mis en place des dispositifs de reconnaissance faciale. En France, cela existe aussi, mais uniquement pour passer les frontières. À Roissy, certains sas automatiques sont déjà équipés de caméras avec reconnaissance faciale, qui vérifient que c’est bien votre photo qui figure sur votre passeport. Même dispositif si vous prenez l'Eurostar. 

"La technologie n'est pas encore mature". Mais pour repérer des personnes dangereuses grâce à des caméras intelligentes, il faudrait que le système soit connecté à un fichier de police, et capable de repérer des visages parmi une foule en mouvement. Une technologie qui n'est pas encore aboutie. "On sait effectuer une reconnaissance faciale par vidéo-surveillance pour plusieurs centaines d’individus. Mais dans des aérogares qui sont fréquentées par plusieurs centaines de milliers de passagers par jour, on ne franchit pas les tests", admet Vincent Capo-Canellas, sénateur de Seine-Saint-Denis et spécialiste de l'aviation civile. "La technologie n'est pas encore totalement mature. On a besoin de montrer qu'on sait faire de la reconnaissance faciale, un traitement différencié des contrôles, sans arriver dans ce qu'on appelle le 'délit de sale gueule'. C'est cela qu’il faut faire évoluer", précise l'élu.

Pour l'heure, la généralisation du dispositif reste illégale, car elle pose la question du droit à l’image et du contrôle de l’identité des gens à leur insu. L'an dernier, pendant l'Euro de football, la Ville de Nice l'avait demandé pour repérer les hooligans aux abords des fan-zones. Mais le gouvernement avait refusé de changer la loi.