Appels au 115 : de plus en plus de femmes seules recherchent un hébergement d'urgence

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Une femme SDF. Image d'illustration. © FRED DUFOUR / AFP
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avec AFP , modifié à
Si le nombre d'appels a été en baisse en 2015, un rapport de la Fnars publié lundi révèle que les demandes de la part de femmes seules ont augmenté de 13%.

Le 115, numéro d'urgence des SDF, a reçu cet hiver moins d'appels mais plus de demandes émanant de femmes seules, selon son "baromètre" publié lundi par la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).

Une demande sur deux non satisfaite. Au cours de l'hiver 2015, plus de 65.000 personnes ont appelé le 115 pour être hébergées. S'il y a effectivement une légère baisse (de 4%) à la fois du nombre de demandes et du nombre de personnes qui le sollicitent, le "taux de non-attribution" (comprendre les SDF à qui le 115 n'a pu trouver une place d'hébergement) reste, lui, identique et très élevé (57%) d'un hiver à l'autre, relève la Fnars. En cause encore et toujours : le manque de places dans les structures d'accueil.

+13% d'appels de femme. Autre point préoccupant : la proportion, en hausse, des femmes seules, parmi les sans-abri qui contactent le 115. Elles sont près de 7.500 à avoir demandé à être hébergées cet hiver, soit 11% du public. Un chiffre en hausse de 13% quand les demandes baissent chez les autres catégories, les hommes seuls ou les familles. Les femmes seules sont en outre plus jeunes que la population générale qui sollicite le 115, avec 28% de 18-24 ans contre 16% au total. 

Besoin de "centres dédiés". "Le public traditionnel à la rue est en train d'évoluer, ce n'est plus le modèle classique de l'homme seul, isolé, vieillissant...", explique Florent Guéguen, directeur général de la Fnars, pour qui le parc d'accueil est "inadapté, conçu pour des hommes seuls. Et la mixité reste très difficile". Les femmes seules, public "le plus fragile", parfois déjà "victimes de violences conjugales", doivent avoir "des centres dédiés", selon le responsable. Par ailleurs, lorsqu'elles sont accompagnées de leurs enfants, elles sont "encore très majoritairement dirigées vers l'hôtel, une solution insatisfaisante voire contre-productive", souligne-t-il.